Le smartphone est un objet omniprésent dans le quotidien des Belges. Plus qu’un compagnon, il nous suit tout au long de la journée. Le cabinet d’audit Deloitte a enquêté sur les habitudes des utilisateurs de smartphones et il s’avère que 23% des Belges utilisent leur téléphone dans les cinq minutes qui suivent leur réveil. 49% d’entre eux l’utilisent au restaurant et 64% l’emploient quand ils regardent la télévision. L’étude démontre également que chez les 18-24 ans, seul un utilisateur sur quatre utilise son smartphone pour appeler quotidiennement.
Pour la fin de la 17e édition des journées internationales sans téléphone portable, devenue au gré du temps journée sans smartphone (du 6 au 8 février 2017), j’ai eu une petite pensée pour les jeunes de mon âge qui résistent irrésistiblement à l’appel du téléphone intelligent. Comment gérer sa vie sociale et sa future vie professionnelle sans cet outil technologique ? Socialement parlant, ce n’est pas évident au quotidien. J’ai moi-même subi le phénomène.
Pression sociale
Il y a un an, je ne faisais pas partie de cette génération de jeunes branchés, constamment connectés à son téléphone portable. De l’école secondaire à l’université, j’étais la fille “abonnée aux vieilles briques à vingt euros”. On me demandait souvent comment je gérais ma vie sociale avec cette épave. Je répondais : “Il téléphone, envoie des SMS et le réveil fonctionne, donc pas besoin de plus.”
Lorsque j’ai mis les pieds à l’IHECS, j’ai dû me rendre à l’évidence : quelque chose clochait. Je savais que j’étais jugée parce que j’arrivais dans une école de communication avec mon vieux Samsung d’entrée de gamme. Je me rendais aussi bien compte que lorsque j’enregistrais le numéro d’intervenants lors de mes reportages, je perdais de ma crédibilité. En quelque sorte, j’ai fini par acheter un smartphone suite à cette pression sociale.
Pourtant, j’étais attachée à cette petite brique, elle était compacte et survivait à toutes les chutes. J’aurais aimé racheter un téléphone avec de simples touches, un peu plus décent que le précédent. Mais en magasin, j’ai bien compris qu’il fallait s’adapter et passer le cap car on ne vendait plus aucun modèle du genre.
Aujourd’hui, je suis ultra-connectée
Du réveil au coucher, des transports en commun aux toilettes, je scrolle dans le vide. Avec les e-mails, les réseaux sociaux et les autres applications, je suis inondée par le flux des notifications. Dès que je lis mes messages, mes destinataires en sont informés en temps réel. J’ai l’impression de ne plus pouvoir prendre mon temps afin de répondre correctement. Voilà un stress supplémentaire aux pressions du quotidien qui semble parfois difficile à gérer.
Je regrette le temps du lâcher-prise, où mon esprit n’était pas constamment en état de veille. Il nous arrive tous, utilisateurs de smartphones, de parler aux autres en surfant simultanément sur notre téléphone. On profite paradoxalement d’une vie sociale en étant connectés sur les réseaux sociaux mais on passe à côté des personnes qui nous parlent directement.
Les limites de la déconnexion
Et si l’on décrochait après les cours ou le travail ? Le problème de la déconnexion n’est pas si simple : on loupe un tas d’informations et souvent, on finit par nous le reprocher. J’ai déjà tenté l’expérience de ne plus me connecter dès le réveil. Sauf que j’ai appris les attentats de Bruxelles bien plus tard dans la journée, ou encore, j’ai raté des e-mails professionnels.
À l’heure actuelle, un retour en arrière me semble impossible. Le smartphone a l’avantage de pouvoir se connecter facilement, partout et à tout moment de la journée. Il permet de recevoir des nouvelles en temps et en heure, de collecter des informations, d’interagir… Il constitue un véritable outil de travail pour de nombreux Belges. Le tout est de savoir trouver son propre équilibre.