Le 2 décembre, la majorité PS-cdH, a déposé des amendements en commission parlementaire dans le but de revoir la décision prise par Joëlle Milquet de supprimer les subsides complémentaires aux écoles à encadrement différencié (anciennement nommées “écoles en discrimination positive”). Selon Joëlle Milquet, cette mesure devait permettre de créer 350 nouveaux emplois dans l’enseignement en Wallonie et à Bruxelles à partir de septembre 2015. Mais la décision ne ravit pas tout le monde et provoque, depuis octobre déjà, de vives contestations au sein des écoles et des syndicats.
Une décision injuste
Selon Marie-Christine Renson, présidente de l’ASBL Partenariat D+ Schaerbeek et Saint-Josse et de l’association des directeurs de l’enseignement secondaire libre de l’encadrement différencié (CODIDI), cette mesure serait le « Robin des Bois à l’envers », puisqu’elle consiste à prendre l’argent des pauvres pour le redistribuer de manière générale et non équilibrée à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
PS, MR, Ecolo et FDF dans l’opposition
Selon Charles Piquet, le bourgmestre de Saint-Gilles (PS), « Il s’agit de donner d’une main ce que l’on reprend de l’autre et sans aucune garantie que ces nouveaux emplois bénéficieront aux populations scolaires plus défavorisées ». Quant à Ecolo, le parti trouve cette mesure antisociale et anti-humaniste et pense que l’ « on dépouille les écoles qui accueillent les élèves les plus défavorisés, sans même savoir où on va trouver les professeurs de remédiation, dans un contexte de pénurie de professeurs ».
Le maïeur FDF de Schaerbeek, Bernard Clarfayt, et son échevin de l’Enseignement communal, Michel De Herde (FDF), déplorent aussi le caractère profondément antisocial de cette mesure et affirment qu’ « il est peu probable que les communes concernées auront la capacité de compenser cette coupe budgétaire injuste ». En ce qui concerne la position du MR, le parti s’exprime clairement et affirme que « la ministre de l’Enseignement fait exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire ! »
Les directeurs d’écoles se fâchent, Joëlle Milquet tempère
Peu de temps après avoir annoncé sa proposition, Joëlle Milquet décide finalement de conserver l’enveloppe de 14 millions d’euros pour soutenir la remédiation et lutter contre l’échec scolaire. La particularité, cette fois, est que ces moyens perçus par l’enseignement différencié ne devront pas servir dans leur intégralité à ces objectifs de remédiation, mais pourront également être utilisés à d’autres fins, dans le but de laisser une plus grande latitude aux écoles défavorisées.
Aujourd’hui, les directeurs d’écoles à encadrement différencié sont soulagés de pouvoir toujours bénéficier des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour développer leurs projets, même si pour certains, « le mal a été fait ».
Chronologie
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