Germain Lamotte, comme tout amateur de rugby, n’a pu rester indifférent à l’annonce : Jonah Lomu est décédé des suites d’une crise cardiaque à son domicile d’Auckland ce mercredi 18 novembre.
Joueur et entraineur de rugby du côté de Watermael-Boitsfort, Germain était et reste un fan inconditionnel du champion. Il parle de son souvenir le plus marquant au sujet de Jonah Lomu. « C’est, sans hésiter, son essai face aux Anglais lors de la demi-finale de coupe du monde en 1995 en Afrique du Sud. L’arrière anglais, Mike Catt s’était présenté devant Lomu et il avait été tout simplement pulvérisé par la puissance du Néo-Zélandais. Ce dernier est allé inscrire un essai derrière ».
Une légende, un mythe
Jonah Lomu lors d’une rencontre disputée avec Cardiff en 2006 (Photo : Phil, CC)
Les qualificatifs ne manquent pas au moment d’évoquer la carrière du joueur néo-zélandais, véritable légende vivante. « Jonah Lomu reste à ce jour le recordman du nombre d’essais inscrits en coupe du monde ». Lors des coupes du monde de 1995 et 1999, il a franchi la ligne à 15 reprises. Un nombre que vient d’égaler l’ailier sud-africain Bryan Habana (en trois coupes du monde), une autre légende du jeu qui a marqué les esprits en Angleterre en septembre 2015. « En plus de ce titre de co-détenteur du plus grand nombre d’essais en coupe du monde, Lomu détient le record sur une seule édition avec huit passages de ligne lors de la coupe du monde 1999 ». Il est également le joueur le plus précoce (NDLR : 19 ans, 45 jours) à avoir été sélectionné pour disputer une coupe du monde sous les couleurs des Blacks.
Physique hors norme, l’ailier était taillé comme un deuxième ligne. « Il avait un physique exceptionnel, il pointait à 120 kilos pour 1m96 et ses performances à la course étaient sensationnelles ; il pouvait couvrir un 100 mètres en moins de 11 secondes ». Sa pointe de vitesse, balle en main, faisait vibrer les supporters à chacune des courses. « Je le compare vraiment à un Maradona du rugby. C’est un athlète connu de tous dans le monde du rugby, même les U8 (NDLR : la catégorie 6-7 ans dans le rugby) savent qui il est pour ce sport, sans l’avoir jamais vu jouer ».
Une carrière stoppée par la maladie
C’était en 1997 que le monde avait appris le diagnostic de dysfonctionnement rénal dont était atteint Lomu. De ce fait, la carrière du joueur a connu un premier coup d’arrêt en 2002. Transplanté d’un rein en 2004, Jonah Lomu aimait tellement le jeu, qu’il avait repris sa carrière, sans toutefois retrouver le succès du passé. Une rechute le força à raccrocher définitivement les crampons en 2011. Sa carrière aurait pu être encore bien plus belle sans ce coup du sort. La ligne qui manquera à jamais au palmarès de Lomu, c’est une victoire en coupe du monde avec les Blacks.
Depuis sa retraite, le joueur représentait des actions caritatives et devait gérer les contraintes de son état de santé. Il passait plus de six heures par jour immobilisé par les dialyses. Le combat qu’il menait face à la maladie était pour ses enfants. Comme il le disait : « Mon but, c’est de tenir jusqu’à ce que mes garçons aient 21 ans ». Ses bouts de choux de 5 et 6 ans n’auront pas la chance de taquiner la balle avec leur papa. Mais ce n’est pas ce problème rénal qui aura emporté l’homme montagne, c’est l’œuvre d’un autre mal plus soudain.
