Le mercredi 29 avril, s’est tenue la première journée d’étude du cycle « Journalistes : emploi et marché du travail », organisée par Comu (UCL), l’EJL et l’IHECS. Au programme, la (dis)continuité des carrières journalistiques. Un sujet qui nous interpelle, en tant que futurs journalistes.
D’ici un peu plus d’un an, nous nous retrouverons sur le marché de l’emploi. Conscients d’une réalité difficile sans cesse rappelée, nous savons qu’une carrière linéaire, comme salarié dans le même média durant de nombreuses années, n’existe presque plus.
« On sort d’une vision d’un groupe homogène avec des carrières longues, au profit d’une vision plus réaliste extrêmement diversifiée et en moyenne généralement courte. » Explique Christine Leteinturier. Grâce à son étude sur les carrières des journalistes disposant d’une carte de presse en France, elle a pu constater que la moyenne d’une carrière atteint environ 15 ans pour les journalistes titulaires d’une carte.
La raison à cette discontinuité du métier de journaliste réside notamment dans l’augmentation du nombre de journalistes indépendants. Par choix ou plus généralement par manque de réussite en tant que salarié, ce statut permet une plus grande liberté, une autonomie accrue. Mais il engendre aussi son lot de stress, en raison de l’insécurité des salaires et des horaires chargés. Ce statut d’indépendant accroit la mobilité des journalistes, enclins à changer d’activité régulièrement.
Gilles Bastin, membre de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble.
Importance de la formation
Le rôle de la formation dans la carrière journalistique n’est pas négligeable. Bien qu’elle ne constitue pas une garantie d’emploi dans l’immédiat, sur la durée, une bonne formation est synonyme de stabilisation. Les journalistes ayant suivi une formation de qualité accèdent plus facilement à des rôles de responsabilité, comme celui de rédacteur en chef.
Mais, avec ou sans formation, les journalistes sont nombreux à quitter prématurément la profession. C’est l’un des constats que pose Hélène Brédart dans son mémoire (ULg). Les raisons de ces départs sont notamment liées aux conditions de travail dans la précipitation, aux déceptions face aux contraintes éditoriales et aux salaires.
Christine Leteinturier, maître de conférences à l’Institut français de presse.
Il faut se rendre à l’évidence : il n’y a pas d’emploi et quand il y en a un, il est mal payé (une journée de boulot pour un papier payé 50 euros, déduisez les taxes et il n’en reste rien). Il y a, à la grossse louche, 1.500 journalistes professionnels francophones en Belgique, il n’y a pas de place pour plus à moins de virer les anciens pour mettre des jeunes à la place (donc, on perd de l’expertise, de l’expérience et des carnets d’adresse). Plutôt que d’étudier le journalisme, faites sciences po, sciences éco, droit… des études qui vous laissent au moins une porte de sortie avec une vraie spécialisation. Les études en journalisme mènent surtout au chômage, la RTBF a réalisé un excellent sujet sur la question. Si on m’avait prévenu au début…