Depuis quelques années, le terme de phobie scolaire fait son apparition, notamment dans les médias. Si bien qu’il existe un lycée thérapeutique pour les enfants atteints de phobie scolaire en Belgique. Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons fait appel au Dr Michel Gottschalk, psychologue organisationnel et clinicien. Les cas qu’il traite sont principalement ceux d’enfants et d’adolescents traumatisés par l’école.
Comment définir la phobie scolaire ?
Michel Gottschalk : La phobie scolaire est une peur disproportionnée de l’environnement de l’école. C’est-à-dire que l’enfant pleure et est carrément paniqué à l’idée d’aller à l’école et, pour sa santé mentale, il vaut mieux qu’il reste à la maison. C’est une peur extrême de l’école et de l’environnement scolaire, avec des symptômes qui s’accompagnent de dépression majeure.
Est-ce que cette phobie est reconnue de nos jours comme une « vraie » phobie ?
M.G. : Dans le DSM4 et le DSM5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), non. Mais c’est une phobie, il n’y a pas besoin d’avoir une reconnaissance spécifique pour la qualifier de phobie à partir du moment où l’on a une réaction phobique par rapport à quelque chose. C’est une psychopathologie, c’est un trouble psychologique qui est généré par le milieu scolaire.
Quels sont les signes d’un enfant/adolescent qui est en train de faire un rejet de l’école et sombre vers la phobie scolaire ?
M.G. : Les signes sont des signes de détresse, tout simplement. Je pense à un enfant que j’ai traité qui n’avait pas du tout conscience de développer sa phobie scolaire et tous les matins, avant d’aller à l’école, il vomissait son petit déjeuner. Il allait à l’école comme un mouton à l’abattoir, il n’apprenait rien du tout parce qu’il luttait contre ses crises d’angoisse et, à partir de là, je lui ai diagnostiqué une phobie scolaire.
Qu’est-ce qu’on peut faire pour empêcher que la phobie s’installe ?
M.G. : Il y a un travail sur le long terme qu’il faut faire, qui est plus structurel, et puis un travail sur la personne. Notons qu’il y a un travail de fond à faire aussi : il faudrait carrément changer l’approche pédagogique en Belgique. C’est le système belge qui pose problème, du moins dans tous les cas que j’ai suivis jusqu’à présent, parce que la relation entre le professeur et l’élève est une relation de soumission à l’autorité. C’est la question de la socialisation des enfants au projet de la société qui est en jeu. Le projet de la société, c’est de former et de socialiser des futurs adultes au respect, à la liberté, à l’autonomie et à la démocratie c’est bien ça ?! Eh bien c’est absolument le contraire que l’on fait ! On socialise les gens à la soumission, à l’autorité, à la crainte… Et donc, il y a des enfants qui sont un petit peu plus fragiles que d’autres et qui vont être victimes de cette lacune en socialisation. Ce ne sont pas les enfants qui sont responsables, c’est le système.
Comment procédez-vous pour déceler la différence entre une « vraie » phobie scolaire et juste un manque de motivation ?
M.G. : C’est très facile à déceler. Parce que quand on parle d’une phobie, on va avoir des réactions neurovégétatives non-contrôlées. Cela peut être des tremblements ou une augmentation du rythme cardiaque, dès que l’on parle d’école. Ce sont des signes très difficiles à simuler. On ne peut pas décider d’accélérer son rythme cardiaque spontanément. Surtout pour un enfant, il n’est pas assez informé pour cela. Un professionnel pourra très facilement déceler les signes, il suffit de mettre un électro-encéphalogramme à un enfant et lui parler de l’école et on observe si le rythme cardiaque monte ou ne monte pas.
Comment faites-vous pour « guérir » cette phobie ?
M.G. : On va procéder différemment que pour les autres phobies. Dans les autres phobies, il y a une méthode qui fonctionne très bien, une méthode comportementale : c’est la désensibilisation systématique. Elle consiste à exposer très progressivement la personne à l’objet de sa phobie. On va utiliser la méthode de l’hypnose, de la relaxation pour la guérir. Pour la phobie scolaire, il faut mettre deux choses en place : la désensibilisation systématique et les compétences comportementales qui vont permettre à l’élève d’être plus assertif face à une situation angoissante.
Propos recueillis par Sarra Labidi
Bonjour, je suis en grande partie d’accord avec votre écrit.
J’aurais plutôt une question a pauser aujourd’hui. J’ai été frapper par cette phobie qui a commencé à l’âge de 8 ans, ma vie a basculé dans la dépression, avec bien-sûr les crises de panique d’angoisse de stress continu et cette phobie à grandi avec moi et elle ses répété au travail une fois adulte. aujourd’hui après 15 ans d arrêt de travail et des trouble qui se sont aggravé je suis à la limite du suicide! et je n arrive pas à faire reconnaître mon état. Que puis-je faire, j’ai bien-sûr eux a multiple reprise des traitement médicamenteux , rien n’y change et après des séjour en hôpital, des médecins des spécialiste, des psy rien que pour vous donner un ordre d’idée 16 à se jours ma vie est en danger. alors vers qui me tourner ? merci
Bonjour heroufosse,
Je peux vous conseiller de contacter le Centre de prévention du Suicide. Vous pouvez appeler au 0800 32 123 ou envoyer un mail à l’adresse cps@preventionsuicide.be
Je vous invite aussi à nous contacter à l’adresse suivante bxlbondyblog@gmail.com. Nous verrons dans quelle mesure nous pourrons vous aider plus précisément.
Avec toute notre attention,
Jonathan Hauvel pour la rédaction du BBB