26
Déc
2014

La commémoration de Saint-Verhaegen fait partie de la vie estudiantine à l'ULB. Quand histoire rime avec folklore.

La commémoration de Saint-Verhaegen fait partie de la vie estudiantine à l'ULB. Quand histoire rime avec folklore.

26 Déc
2014

La Saint-Verhaegen, plus qu’une grosse guindaille

Chopes, baptisés, pennes, tablards, chars, musique… Autant de mots qui évoquent la Saint-Verhaegen, ou Saint-V. Cet événement incontournable du folklore estudiantin de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) se déroule, depuis 126 ans, à la date du 20 novembre.

En début d’après-midi, le célèbre cortège de chars s’ébranle depuis la place du Grand Sablon pour prendre fin à la Bourse. Pendant plusieurs heures, les rues de Bruxelles sont alors envahies par plusieurs milliers de participants, incluant étudiants de tous horizons et anciens.

Plus qu’une fête bien arrosée

Mais la Saint-Verhaegen est bien plus qu’une fête bien arrosée. C’est avant tout une cérémonie qui commémore le créateur de l’ULB et son fondateur-même : Théodore Verhaegen (1796-1862), avocat libéral bruxellois et franc-maçon. Au début des années 1830, plusieurs mouvements catholiques se regroupent pour créer une université en accord avec leurs convictions religieuses. En réponse à cela, les mouvements libéraux (essentiellement bruxellois), avec l’appui de la franc-maçonnerie, se mobilisent pour instaurer une université libre. Théodore Verhaegen, associé à ce projet, finit par le mener. L’ULB naît le 20 novembre 1834.

En mémoire de Théodore Verhaegen, des commémorations solennelles ont lieu durant la matinée du 20 novembre. Des fleurs sont déposées sur sa tombe au cimetière de Bruxelles et au pied de sa statue située derrière le campus de l’université. S’ensuit une séance commune (ULB-VUB) à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, sur l’invitation du bourgmestre. Ces commémorations rappellent les idéaux de l’établissement et de son fondateur.

Didier Devriese, historien et responsable du service des archives de l’ULB, nous éclaire sur les valeurs fondatrices véhiculées par ce grand rassemblement annuel.

La rédaction du BBB est allée la rencontre des étudiants – de l’ULB, mais pas seulement – pour savoir ce que représente pour eux la Saint-Verhaegen. Si les premiers cités se sentent concernés par l’aspect commémoratif de l’événement, les autres n’y voient qu’une occasion de festoyer en toute convivialité.

Boule a deux facettes

François Hermann alias Boule. Photo : Uyen Vu.

François Hermann alias Boule.
Photo : Uyen Vu.

« Je ne manquerai la Saint-V pour rien au monde, j’y participerai jusqu’à la fin de ma vie ». François Hermann a 52 ans. Assistant manager au Roy d’Espagne, il mène une vie professionnelle épanouie. Cette facette en cache pourtant une autre… Baptisé au cercle CERIA en 1984, Boule fêtera ses 30 ans de baptême à la Saint-Verhaegen. Malgré son âge, il reste fort impliqué dans la vie de guindaille : il a été comitard (membre d’un comité de baptême estudiantin, ndlr) durant plusieurs années, même après son cursus universitaire, ou encore membre de différents ordres.

Boule voue un véritable culte à cet univers composé majoritairement d’étudiants. Pour lui, la Saint-Verhaegen c’est sacré. Le 20 novembre représente autant un événement de guindaille qu’un événement de « cœur ». C’est une façon pour Boule de revoir des anciens mais aussi de partir à la rencontre des nouveaux baptisés, de (re)tisser des liens. « Je ressens toujours la même émotion année après année. Il y a eu quelques changements, niveau sécurité notamment, le cortège se fait au pas de course, mais l’esprit est resté le même », affirme-t-il.

François est réellement reconnaissant envers le folklore estudiantin. Cette communauté l’a aidé à plusieurs niveaux, tant dans le travail universitaire que dans sa vie sociale où la solidarité prime. « La communauté des baptisés m’a énormément accompagné durant mes études et ma vie professionnelle.  On m’a beaucoup donné donc maintenant c’est à moi de donner en retour aux plus jeunes».

Son engagement dans la vie de guindaille ne déteint pas sur ses activités professionnelles. « Je sépare vraiment boulot et guindaille, d’où mes deux facettes différentes. Le folklore est une soupape de sécurité, là je relâche la pression ». Selon lui, ces rites et traditions permettent de mettre tout le monde sur un pied d’égalité : la Saint-Verhaegen prône aussi ces valeurs.

Charte des commentaires

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, et utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans en mentionner la source. La rédaction du BBB se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office. Les commentaires sont modérés a priori.

Laisser un commentaire

Lire les articles précédents :
Yvan, ce grand-père immobile au cœur des Plaisirs d’Hiver

Yvan Paul est un grand-père pas comme les autres. Et c’est peu dire. Présent aux Plaisirs d’Hiver, il fait partie...

Fermer