Bruxelles est à nouveau au cœur de l’attention. Ce mardi 15 mars, un homme a été tué lors d’une perquisition à Forest, menée dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris. Après un grand coup de tension, notamment dans les établissements scolaires, le calme revient dans la commune bruxelloise. Pour les habitants, il s’agit de ne pas laisser l’image de Forest se ternir.
« On ne veut pas que Forest soit considéré comme le nouveau Molenbeek ! » s’indigne Roland, un habitué du café « Au ballon » de la place Saint-Denis à Forest. Selon lui, l’image de Molenbeek a été abîmée ces derniers mois par le traitement médiatique et il refuse que sa commune subisse le même sort.
Ce mardi, suite à la demande de la police, les accoutumés du café ont dû quitter leur bar. Ce matin, la vie avait repris son cours mais le débat tournait autour de leur place Saint-Denis barricadée et des perquisitions. Aucun d’entre eux n’avait jamais connu un tel événement dans leur commune. A midi, les yeux sont rivés sur le poste de télévision pour une émission “spéciale Forest”. Les Forestois échangent leurs points de vue, leurs craintes et préoccupations. Beaucoup angoissent notamment pour la jeunesse. Ils s’interrogent sur l’avenir de leurs enfants dans ce climat de menace terroriste. D’autres, comme Roland, essayent de ne pas céder à la peur : “J’espère que les gens viendront quand même au marché de Forest ce samedi. C’est un moment agréable et la vie doit tout de même continuer.”
Les écoliers impressionnés
Plusieurs établissements, tels que l’école primaire Sainte-Alène, ont été bouclés suite aux perquisitions. Grâce aux réseaux sociaux, les institutrices ont pu être prévenues des opérations en cours à Forest. Elles ont dès lors appelé les services de police qui leurs ont demandées de garder les élèves dans l’institut. Nancy Van Weereld, assistante de la direction, informait les parents de la situation. “Je suis sortie car tous les parents attendaient. Je leur ai expliqué la situation et ils ont été très compréhensifs. Ils ont compris que les enfants étaient plus en sécurité ici”.
Pendant deux heures, la mission des institutrices était d’animer les enfants, de les rassurer et de répondre à leurs questions sans trop les apeurer. Vers 17 heures, la police a autorisé les institutrices à libérer les écoliers. « Les parents étaient tout de même effrayés, certains enfants ont beaucoup pleuré en courant vers eux. On ressentait vraiment le soulagement de retrouver les membres de leur famille » explique Nathalie Poot, institutrice.
Aujourd’hui, l’inquiétude a tourmenté beaucoup de parents. Plusieurs d’entre eux ont décidé que leurs enfants n’iraient pas à l’école. Dans les classes situées à l’étage de l’école, on comptait moins de 20 élèves alors que d’habitude ils sont 63. Quant aux institutrices, elles avaient organisé des temps de parole dédiés aux événements. Les élèves ont pu exprimer leur ressenti, parler de ce qu’ils avaient entendu et poser des questions. « Les enfants ont vraiment été marqués par le fait que beaucoup de personnes ne pouvaient pas descendre sur la place Saint-Denis » raconte Nathalie Poot. Après plusieurs échanges, elle a alors tenté de leur expliquer les liens entre la Belgique et les attentats de Paris. Lors de la récréation, les tracas étaient pour la plupart oubliés.