Depuis le 4 mai, et jusqu’au 11 juin, le violon résonne dans le Studio 4 de Flagey. Le Concours Reine Élisabeth, l’un des plus prestigieux concours internationaux vient de débuter pour le plus grand plaisir des mélomanes.
Des cordes qui vibrent, frôlées par des archets, pour laisser s’échapper des notes tantôt douces tantôt puissantes. Le Concours Reine Élisabeth vient de démarrer. Cette compétition, internationalement reconnue, rassemble cette année 69 jeunes violonistes issus des quatre coins de la planète. Cette année, deux Belges sont en course pour le titre. À l’origine de ce projet, deux personnalités belges : S.M la Reine Élisabeth et Eugène Ysaÿe, violoniste et compositeur.
L’exigence, la variété et la durée
Depuis plus de 75 ans, le Concours Reine Élisabeth attire un large public et de plus en plus de candidats. Mais qu’est-ce qui explique la longévité de ce concours, internationalement reconnu ? « Le Concours Reine Élisabeth est un des concours les plus exigeants dans le domaine. L’excellence, le large public et la durée de la compétition sont des spécificités de celui-ci, explique Michel-Étienne Van Neste, secrétaire général du concours. C’est aussi un des plus variés sur plan du répertoire ».
Une autre caractéristique qui explique le succès de l’événement est l’exécution, par les musiciens, d’une œuvre imposée. « La préparation de ce concerto imposé, à huit clos et donc sans professeurs, est assez spécifique. C’est unique dans le milieu des concours internationaux » précise le secrétaire général.
Une tradition depuis 1937
Le Concours Reine Élisabeth voit le jour en 1937 et porte, à la base, le nom du célèbre musicien, Eugène Ysaÿe. En 1951, le concours renaît après des années de guerre. La reine Élisabeth accepte alors de lui donner son nom. Cet événement musical devient très vite reconnu dans le monde. Dédié au violon et au piano, le concours s’ouvre en 1988 au chant. En 2017, le violoncelle devrait lui aussi faire son entrée dans la compétition.
Alors que certains évènements culturels se réinventent chaque année pour attirer un public plus large, le Concours Reine Élisabeth conserve la même formule depuis des décennies. Et les salles ne désemplissent pas pour autant. « La formule, sur le plan artistique, a donné de bons résultats. On ne va donc pas changer. Le concours repose sur des critères artistiques et le public tient à ce modèle. Il aime aussi suivre le cheminement typique du concours, avec la tension qui monte » explique Michel-Étienne Van Neste. De plus, le jury et le public aiment entendre les candidats dans un large répertoire, caractéristique de la compétition.
Un concours, trois lieux
Le Studio 4 de Flagey est, depuis 2012, le lieu où se déroulent les premières épreuves publiques du Concours Reine Élisabeth. L’ancien Institut National de Radiodiffusion fait souvent salle comble lors des demi-finales. Avant 2011, les premières épreuves publiques de la compétition se tenaient au Conservatoire Royal de Bruxelles. La Grande Salle du bâtiment, inaugurée en 1876, a malheureusement besoin d’être restaurée d’où le déménagement du Concours Reine Élisabeth à Flagey.
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles est l’un des plus grands projets artistiques de la reine Élisabeth. La grande salle de concert accueille toutes les finales du concours.
Le troisième lieu, peut être le plus important quand on parle du Concours Reine Élisabeth, est la Chapelle Musicale Reine Élisabeth. Située à Waterloo et inaugurée en 1939, cette institution est un centre de formation de haut niveau pour musiciens belges et étrangers. Mais durant la tenue du concours, la chapelle Reine Élisabeth accueille les douze finalistes : c’est la mise en loge. Durant une semaine, les musiciens participant à la compétition s’isolent pour apprendre le concerto imposé et inédit, sans aucune aide extérieure.