Lors de la conférence “What the fund”, mardi 7 février, à l’IHECS, Frédéric Lamotte a exposé le principe du growfunding, néologisme de son invention pour qualifier le crowdfunding (financement par la foule, en anglais) à vocation sociale. De ce concept, est née une plateforme en ligne de communication et de financement participatif, lancée il y a quatre ans sur Bruxelles. “Le growfunding se concentre principalement sur des projets bruxellois. Par leur réalisation, on tente de créer un impact social, de mettre en réseau des gens de différents horizons”, explique Frédéric Lamotte, créateur du growfunding.
Ce système s’intéresse particulièrement aux projets à petite échelle et locaux afin d’impliquer les citoyens dans le développement de leur ville. “Nous avons choisi Bruxelles pour développer le growfunding car c’est une ville dynamique et multiculturelle”, explique le créateur de la plateforme de financement participatif. La plateforme vise la capitale dans un premier temps, mais elle ambitionne de s’implanter plus largement dans un futur proche.
Créateur de lien social
A travers cette plateforme, Frédéric Lamotte espère créer une cohésion sociale en augmentant la collaboration entre les citoyens et en permettant aux Bruxellois de différentes classes sociales et de différentes religions de se rencontrer dans de nouveaux lieux. Les buts sont également de permettre à des personnes avec des moyens financiers restreints de réaliser leur projet et de les promouvoir en bénéficiant des différents réseaux de la plateforme.
La plateforme joue essentiellement un rôle de coaching avec les détenteurs de projets. Elle les aide dans leur campagne de communication afin de parvenir à récolter le montant nécessaire dans les temps établis. Si l’intégralité de la somme n’est pas atteinte, l’argent est redistribué aux internautes. 10% de la somme récoltée sont reversés à la plateforme. Ils servent à payer les frais de transaction, la maintenance du site et la communication. Les membres de la plateforme, eux, sont rémunérés par des subventions. Le growfunding fonctionne également avec des contreparties. Quand un internaute effectue un don, il reçoit en échange une récompense, telle qu’une invitation à l’ouverture de l’événement ou des tickets boissons.
Une brasserie culturelle en cours de financement
De manière générale, 75% des projets atteignent leurs objectifs fixés. La principale raison d’un échec est une mauvaise campagne de communication autour de l’évènement. Depuis son lancement en 2014, le growfunding a permis à 40 projets d’être financés et de voir le jour. La plateforme a notamment permis à plusieurs potagers urbains de fleurir dans la capitale.
En ce moment, Brass’Art connait également un véritable succès sur la plateforme de financement. Le projet consiste à installer une brasserie qui ferait office de scène pour des évènements artistiques, sur la place communale de Molenbeek. Les entrepreneurs à la base de ce projet désirent collaborer avec une dizaine d’artistes très divers, à l’image de la multiculturalité bruxelloise. Leur but est de rassembler une clientèle de tous milieux autour de l’art et d’un verre. Les organisateurs ont débuté la campagne de growfunding le 23 décembre en espérant récolter 11.000€. A 25 jours de la clôture, ils ont déjà amassé 87% de la somme demandée, soit 9580€. Ils souhaitent également apporter un aspect digital au projet, en diffusant certains événements directement sur Facebook Live. L’ouverture de la brasserie est prévue pour le 22 mars.
Sarah Barbier et Anabel Mier Garcia