Le jeu de sable fait parler l’inconscient

Maryse Rienstra est psychothérapeute pour enfants, adolescents et adultes à Bruxelles. Elle est formée et est formatrice en symbolisation, gestalthérapie et thérapie des bacs à sable. Elle est également formée en thérapie de couple. Elle décrypte ce que l’inconscient essaie d’exprimer par des symboles.

La thérapie des bacs à sable exprime l’inconscient

La thérapie des bacs à sable, ou jeu de sable, a été créée dans les années 1960 par Dora Kalff, elle-même inspirée des travaux de Jung et Löwenfeld. Cette thérapie consiste à manipuler des figurines représentant des personnages divers dans un bac à sable. La position dans ce dernier représente ce que l’inconscient a enfuit.

Qu’est-ce que le bac à sable pour cette thérapie ?

Maryse Rienstra: Un bac à sable est un champ où des objets sont représentés. Ces objets sont des symboles qui sont la manifestation de l’inconscient. L’inconscient peut s’exprimer par les rêves, les symptômes ou par les symboles. Le symbole a trait aux émotions comme la peur, la colère, la honte, le dégoût, la joie… Un symbole peut être à la fois positif ou négatif. Il n’y a pas que des figurines, les nombres et les couleurs donnent également des indications importantes. Il faut chercher pourquoi les choses se répètent. L’inconscient insiste par les répétitions.

La mémoire trans-générationnelle joue donc un rôle important dans l’inconscient…

Il y a différents sables : fin, épais et noir

M.R: Les objets choisis que l’on dispose dans le bac font parler l’inconscient. Ils font émerger des émotions auxquelles nous n’avons pas accès. C’est en lien avec le trans-générationnel. La trans-génération peut se transmettre sur quatre, cinq ou six générations, mais en général ça se passe sur trois générations. On peut alors révéler un abus, un abandon ou un tort qui remonte à plusieurs années. Les mémoires semblent ne pas avoir de lien avec les bacs à sable, mais c’est une manière de reproduire pour être pris en considération.

Pour qui et pour quelles raisons suit-on cette psychanalyse ?

M.R: Cette thérapie peut se faire avec des enfants, mais aussi avec des adultes. Un couple peut réaliser un bac à sable pour représenter leur relation. Elle peut également se faire entre des jumeaux, entre frères et sœurs, ou entre parents et enfants. Il faut au moins attendre deux semaines avant de refaire une séance. Il faut que les choses redescendent et se stabilisent.

Cette thérapie est peu connue en Belgique…

M.R: Elle se développe petit à petit en Belgique. Mais elle est plus connue aux Etats-Unis. En 2015, un séminaire se tiendra aux Etats-Unis où tous les pratiquants seront invités à participer. L’intérêt de cette thérapie est son aspect ludique. C’est non verbal, on peut exprimer des choses par nos choix. On peut cibler la source du problème et le régler dans le bac. En posant un acte dans le bac, l’enfant peut trouver une solution.

Quels livres nous conseillez-vous pour découvrir cette thérapie ?

M.R: Il y a plusieurs ouvrages consacrés au trans-générationnel. On peut trouver : « J’ai mal à mes ancêtres », « Les fantômes familiaux » ou encore « Aie mes aïeux ». Pour ce qui est des symboles, il y a le « Dictionnaire des symboles » et « Rêves, signes et coïncidences ». Pour finir, il y a deux ouvrages sur la thérapie des bacs à sable, « Approche thérapeutique de l’inconscient par le jeu de sable » et « Guérison et transformation par le jeu de sable ».

Propos recueillis par A. Bertoud