A perte de vue, un amas de vendeurs de Harira (ndlr : soupe marocaine) et couscous. Un hammam au coin de la rue. Un salon marocain décore aussi cette scène. A Bruxelles, on trouve certes l’Atomium et le Manneken Pis, mais pas seulement. Le “pays des frites” compte, en tout, 300.000 ressortissants marocains. Un Maroc, à géométrie invariable.
Les Belges d’origine marocaine se sont intégrés au sein de la société noir-jaune-rouge, tout en préservant certains aspects de leur identité marocaine. Certains ont su importer leur mode de vie, leur style et toute la culture marocaine en bonne et due forme. Molenbeek est un exemple parmi d’autres, témoin de cette symétrie dont seuls les Marocains connaissent les détours.
Dans leurs bagages, les Marocains n’ont pas pu abandonner leur menthe. Offrir du thé avec une note de fraîcheur fait partie des règles de savoir-vivre de base au Maroc. La menthe suit un périple qui commence chez les grossistes, passe par les demi-grossistes et finit chez les détaillants dans les petits souks. L’épicier du coin est le dernier maillon de la chaîne. Selon lui, les Marocains n’en sont pas les seuls consommateurs ; la menthe a su charmer les Belges aussi, toutes origines confondues.
Attijariwafa Bank est la première banque privée au Maroc. Elle est présente avec une centaine d’agences dans les quatre coins du pays. A Bruxelles, elle a pu trouver son compte, calquée d’une exactitude servile.
Il ne s’agit nullement du Boulevard Mohammed 5 de Rabat. Nous sommes sur la Place de la Bourse, le drapeau marocain y est hissé en solidarité avec les victimes de l’attentat du 22 mars.
Halima, jeune commerçante à Molenbeek, témoigne du grand intérêt que portent les Bruxellois envers les produits marocains : “Le salon marocain est hors du commun, je passe des commandes en non-stop.” Le “Seddari” (banquette), composante importante du patrimoine marocain, a donc su faire son entrée dans les salons de Bruxelles. Chic et majestueux, il est fort demandé.
Bruxelles est une ville non seulement cosmopolite, mais aussi multiculturelle. En son enceinte, on repère mille et une ville, Rabat en fait partie. Deux villes qui se ressemblent comme deux cases d’un même damier. Certes, ce métissage est unique en son genre, mais il est avant tout un carrefour d’histoires humaines.
Zineb Agzit et Hamza Joulal (ISIC)
Bienvenue chez les Maroxellois
Neuf étudiants marocains de l’ISIC (l’Institut supérieur de l’information et de la communication) et deux de leurs professeurs ont investi la rédaction du Bruxelles Bondy Blog. Notre thème de la semaine sera “Bienvenue chez les Maroxellois”, une façon de qualifier notre échange inter-culturel, mais aussi un clin d’œil à une expression qu’utilisent certains Bruxellois d’origine marocaine en référence à leurs identités plurielles.
[…] Le Maroc s’est importé dans quelques quartiers bruxellois […]