Quais surpeuplés, rames de métro bondées, bousculades et mauvaise humeur. De quoi donner des sueurs froides aux plus agoraphobes d’entre nous. Et pourtant c’est ce à quoi des milliers de navetteurs doivent faire face chaque jour, en empruntant les métros bruxellois aux heures de pointe. Chaque année, la STIB (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles) augmente son nombre d’utilisateurs. Ainsi, ce ne sont pas moins de 364 millions de voyageurs qui ont emprunté les différents transports en commun bruxellois l’année passée. Une augmentation de 2,8% par rapport à 2013, soit 10 millions de navetteurs en plus.
Avec une moyenne de 17.000 voyageurs par heure, les heures de pointes sont la bête noire du métro bruxellois. Cindy Arents, porte-parole à la STIB, explique : « C’est surtout le matin, entre 7h30 et 9h, qu’il y a une fréquentation élevée dans les stations, avec une très forte concentration sur une courte durée. Le soir, l’heure de pointe est plus étalée, ce qui dilue l’affluence ».
Cette affluence peut parfois avoir des conséquences pour les usagers. Amélie, étudiante, en a fait l’expérience. « C’est la troisième fois cette semaine que je dois laisser passer plusieurs métros avant de pouvoir monter. Résultat : j’arrive vingt minutes en retard aux cours ».
Pourtant, la STIB a mis en place différentes actions pour aménager les heures les plus empruntées. Selon Cindy Arents, la société travaille sur deux fronts pour permettre un service de qualité, malgré l’augmentation constante des voyageurs. « On a agi sur la capacité des véhicules. Nos derniers métros, appelés Boa, peuvent maintenant accueillir jusqu’à 728 personnes ». La STIB a également modifié la fréquence de ses métros. « Pendant les heures de pointes, il y a un métro toutes les 150 secondes », ajoute-t-elle. En plus d’un aménagement matériel et temporel, la STIB mobilise du personnel pour canaliser l’affluence et assurer la sécurité sur les quais. Ainsi Mohamed, qui travaille habituellement sur les voies, doit un jour par semaine monter sur les quais. « À cause du monde, je dois aller sur les quais et signaler aux conducteurs que personne ne bloque les portes de la rame ».
Des techniques qui n’ont pas que des avantages. En effet, le peu d’écart entre les métros devient vite problématique. Lorsqu’un véhicule prend du retard, le ralentissement se répercute très vite sur les suivants. Un effet boule de neige aggravé bien souvent par la volonté des voyageurs de monter coûte que coûte dans le métro, quitte à empêcher les portes de se fermer.
Les projets d’avenir
À plus long terme, la société envisage différentes solutions pour réduire l’affluence aux heures de pointe. D’ici 2018, la STIB veut mettre en place un système de métro entièrement automatisé, sans conducteur. « Ce système permettra de réduire un peu plus l’intervalle entre les métros », affirme Cindy Arents. Cette solution ne date pas d’hier. Déjà abordé en 2011, le projet a été repoussé, pour contraintes techniques. Une autre solution en cours d’aménagement est de créer une nouvelle ligne, dans le nord de la capitale. Au départ de la Gare du Nord, ce nouveau tracé passera par Schaarbeek, pour rejoindre la gare RER de Bordet.
Ces solutions prennent du temps à se concrétiser, d’autant plus que le nombre de voyageurs, déjà considérable, ne cesse de croître à rythme de plus en plus soutenu. En 2016, la STIB estime devoir faire face à une progression de 30 à 50% d’usagers par rapport à 2010, soit une augmentation estimée entre 400 et 475 millions de voyageurs. Une situation que certains navetteurs prennent avec philosophie. « Depuis que je prends le métro, c’est rempli comme ça », affirme Jan, habitué de la STIB, « Mais bon, pour moi, c’est ce qui fait le charme de la ville ! ».