Le début, d’encore, une longue journée… 7.30 du matin ; le réveil sonne ; douche express, petit déjeuner et hop, elle ferme la porte à clé. Direction le métro ; destination : place Poelaert. Arrivée juste à temps, Laura se presse pour ne pas arriver en retard au travail. Sur le bout de papier qu’elle tient dans sa main droite, il est indiqué : salle 2.13. Elle arrive à toute vitesse à l’accueil du Palais de Justice et demande poliment où se situe cette fameuse salle. Pas de réponse ; la femme, qui se tient devant elle, la regarde avec de grands yeux interrogatifs. Là voilà qui repart de plus belle ; première volée d’escaliers à gauche, puis deuxième à droite, puis troisième porte à gauche ; non zut, ce sont les toilettes ! Décidément, Laura et son sens de l’orientation, ça fait deux, et en plus, dans ce gigantesque palais qu’elle découvre ! Devant la salle 2.13 qu’elle trouve enfin après un petit marathon, elle rejoint sa collègue de travail Caroline ainsi que son maître de stage.
Ses débuts et premières impressions…
Après cinq ans d’études de droit à Saint-Louis puis à l’UCL, Laura a prêté serment ce lundi. Son stage a débuté et elle recevra sa carte d’avocat dans deux semaines. Elle ne peut pas encore porter sa toge, mais elle me confie que ça ne la dérange pas car cette fameuse robe est super chaude et très difficile à mettre. « Il y a trop de boutons et la bavette est impossible à mettre ! », dit-elle. De plus, les avocats ne sont pas autorisés à la porter en dehors du Palais de Justice. Donc, dès qu’il s’agit de traverser la place Poelaert afin de se rendre au tribunal de police en face, il faut l’enlever ; pas très pratique… Elle m’explique qu’elle est impatiente d’exercer réellement son métier d’avocat afin de pouvoir plaider, mais d’un autre côté, elle a conscience que ses journées seront bien remplies ! Il suffit de voir les journées de son maître de stage pour vite en conclure que le métier d’avocat est un job où l’on ne s’ennuie pas ! Elle me confie par ailleurs qu’elle préfère ça que de rester derrière un bureau toute la journée !
Laura accompagne son maître de stage depuis déjà trois semaines. Elle est ravie d’avoir trouvé un travail dans le domaine pénal car c’est exactement ce qu’elle cherchait. Elle considère qu’elle est chanceuse d’avoir été engagée rapidement car une de ses amies a déjà envoyé une soixantaine de CV et est toujours sans emploi! De plus, l’avocate qu’elle suit est très réputée dans le métier ; elle connaît beaucoup de monde et présente souvent des personnalités de la Justice à Laura qui considère cela comme un grand privilège. La jeune stagiaire reconnaît qu’elle est néanmoins sous pression car son maître de stage licencie rapidement si elle n’est pas satisfaite de ses stagiaires ; donc, pas le droit à l’erreur pour l’apprentie.
Pour l’anecdote…
Lors de son premier jour trois semaines plus tôt, Laura est arrivée dans le bureau de son maître de stage où se trouvait un jeune homme. Elle s’est avancée vers lui, lui a fait la bise et lui a demandé si c’était lui le nouveau stagiaire qui l’accompagnerait durant ses débuts. Très vite, elle a compris que le garçon était en réalité un client, chef d’une organisation de trafic de stupéfiants !
Après mon entrevue avec Laura, elle me propose d’aller boire un thé à la cafétéria du palais, lieu de tous les ragots de ce petit monde fermé qu’est la Justice.