À l’occasion de la journée internationale contre les brutalités policières, environ 500 jeunes ont participé mardi 15 mars à une manifestation organisée par les Jeunes Organisés et Combatifs (JOC). Les manifestants se sont donné rendez-vous à 18h devant la gare du Nord de Bruxelles et, le temps de motiver les troupes, le cortège s’est ensuite mis en marche pour se rendre dans différents quartiers de la capitale.
« Les victimes de violences policières demandent la vérité et la justice » a déclaré Thomas Englert , porte-parole des JOC Bruxelles. Pour lui, le chemin vers la justice est encore long, mais la manifestation a servi de porte-voix pour donner la parole aux victimes, souvent criminalisées.
“Police partout, justice nulle part !”
Dans la foule, on accuse. Deux noms reviennent tout au long de la manifestation, celui de Jan Jambon, ministre de la Sécurité et de l’Intérieur et celui du Premier ministre, Charles Michel. On dénonce le climat actuel, qui génère des violences à caractère raciste et islamophobe de plus en plus fréquentes, mais aussi l’impunité policière et les mesures du gouvernement pour lutter contre le terrorisme, jugées « antidémocratiques ».
Sur le trajet, plusieurs haltes, notamment devant le centre d’accueil pour demandeurs d’asile Petit-château et en différents lieux de Molenbeek-Saint-Jean où la foule en colère a pu entendre le témoignage de familles. Arrivés à hauteur de la station Osseghem , les drapeaux se sont abaissés et tous ont observé une minute de silence pour rendre hommage à Soulaymane, un jeune Laekenois décédé le 21 janvier 2014, fauché par une rame de Métro. Deux ans après les faits, les circonstances de l’accident restent floues. Si la thèse du suicide a été avancée par le parquet, pour ses proches il n’en est rien. D’après la famille, l’adolescent aurait chuté sur la voie sous la pression d’un contrôle de police.
La manifestation s’est terminée aux alentours de 20h30 devant la station de métro Beekkant où une habitante de la commune a pris la parole pour rappeler qu’une cellule d’observation et d’écoute citoyenne a été mise en place, ainsi que pour remercier les personnes présentes de leur mobilisation. Le mot de la fin est revenu au porte-parole d’un collectif italien présent sur place, qui a souligné l’importance de l’unité pour lutter contre les brutalités policières, problématique internationale.