Sur la Grand-Place de Bruxelles, un homme fend la foule dans un son étourdissant. Équipé d’une cornemuse, ce musicien est accueilli par les représentants d’une organisation bientôt vieille de 100 ans. « C’est en 1919, à la Rose Blanche, que la Fédération Nationale des Combattants de Belgique / de Nationale Strijdersbond van België a vu le jour », exulte le président national Léon De Turck.
La célébration durera toute l’après-midi, mais le président est clair : « Aujourd’hui ce sont les préparatifs ». Les réelles festivités se tiendront le 2 février prochain pour le centenaire de l’association. La FNC-NSB est née un 1er février 1919 grâce à d’anciens combattants belges de la Première Guerre mondiale. Composée de plus de 12 000 membres à travers le Royaume, la fédération est toujours aussi solide qu’à ses débuts, puisque les générations se succèdent. « Mon grand-père a fait la Première Guerre en 14-18. Il y a participé très jeune, donc il a aussi pris part à la seconde. C’est avec fierté que je le représente au sein de la fédération », revendique Léon De Turck.
La cérémonie sera remplie d’hommages. Après un festin à la Rose Blanche et un bouquet de fleurs déposé devant la plaque commémorative de la brasserie, les membres du FNC-NSB se dirigent vers La Bourse sous le chant de la cornemuse. Tous couverts d’un chapeau de paille, ils posent fièrement sur les marches du bâtiment, comme les membres fondateurs à l’époque. « Nous sommes là pour un devoir de mémoire. C’est notre rôle. Nous ne devons pas oublier ces soldats partis au combat. Ils ont donné leur vie pour que nous puissions vivre la nôtre. »
“On ne peut pas se permettre de banaliser ces faits historiques, sinon cela risque de recommencer”
Au milieu de ces canotiers, deux hommes en uniforme se distinguent. Venus comme représentants de l’armée belge, le lieutenant-colonel Pierre Jacquet, commandant militaire de la Région Bruxelles-Capitale, et le premier maître-chef de la Marine Denis Leponce parlent de l’aura que dégagent ces petits fils d’anciens combattants. Pour le lieutenant-colonel, il faut penser à ce qu’ils représentent pour la jeunesse : « Ce sont des exemples à suivre. On apprend d’eux. Ces personnes continuent de faire vivre l’armée à travers leurs histoires. Grâce à eux, les jeunes savent qu’ils travaillent avant tout pour la paix, mais aussi à sa construction tous les jours. »
Quant à lui, le premier maître-chef tient à souligner les sacrifices de ces soldats : « On ne peut pas se permettre de banaliser ces faits historiques, sinon cela risque de recommencer. Il y a des gens qui se sont sacrifiés en payant le prix fort, celui de la vie, nous ne pouvons pas les oublier. »