La pénurie de médecins en Belgique est devenue une réalité qu’il n’est plus possible d’ignorer. Bien que l’entièreté du pays soit touché par ce problème depuis de nombreuses années, la commune bruxelloise de Koekelberg subit particulièrement cette crise. Les plaintes des Koekelbergois proviennent du fait que cette commune est la plus affectée de Bruxelles : les jeunes médecins ne viennent plus s’y installer.
Les statistiques montrent que cette petite commune bruxelloise dispose de moins de six cabinets de médecins généralistes actifs pour 10.000 habitants. Depuis 1994, une chute de 32% est observée, lorsque ce chiffre montait à neuf cabinets, selon le journal Le Soir. En guise de comparaison, la commune de Bruxelles-Capitale compte 11,8 cabinets pour 10.000 habitants, celle de Woluwe-Saint-Pierre en compte 17,5.
Pharmaciens, médecins, échevins et citoyens de Koekelberg livrent les conséquences de cette pénurie dans leur vie quotidienne.
Photographies : Juliette Bruynseels
Moitié moins de généralistes d’ici 2037 en Belgique
La pénurie de médecins en Belgique a fait l’objet de nombreux articles depuis quelques années. La médecine généraliste n’intéresse plus les jeunes diplômés, qui préfèrent s’orienter vers diverses spécialisations. La moyenne d’âge des médecins généralistes est donc assez élevée et le problème survient lorsque les médecins plus âgés partent à la retraite. Les patients perdent alors leur médecin de famille et peinent à en trouver un nouveau car les généralistes restants sont débordés de travail.
Face aux chiffres, on constate que, depuis 2004, le nombre des nouveaux diplômés dépasse seulement de 10% le nombre des retraites attendues. Un chiffre en baisse quand on voit que de 1996 à 2003, il atteignait les 70%. En Wallonie, la Commission de planification médicale dénombre 5,09 médecins généralistes pour 10.000 habitants alors qu’en 2012, ce chiffre montait jusqu’à 9,9. En Flandre, le nombre de cabinets passerait de 12,03 en 2012 à seulement 7,94 en 2037.