31
Oct
2014

Être jeune styliste en Belgique peut s’avérer être un vrai champ de mines. Zoom sur cet univers impitoyable mais passionnant.

Être jeune styliste en Belgique peut s’avérer être un vrai champ de mines. Zoom sur cet univers impitoyable mais passionnant.

31 Oct
2014

Les jeunes stylistes belges en quête de leur avenir

Conceptuelle, pointue, avant-gardiste, décalée, tels sont les adjectifs souvent utilisés pour décrire la mode belge. « Les Belges ne se prennent pas au sérieux comme les Italiens ou les Français. Ils se laissent inspirer par les différentes cultures présentes en Belgique, tout en gardant leur savoir-faire », commente Silvia Martinelli, assistante communication au sein de l’asbl MAD Brussels. Un style qui séduit outre frontières et qui permet parfois de s’exporter. C’est le cas de Jean-Paul Knott, qui connait actuellement un grand succès au Japon. « Il est important de saisir les opportunités qui se présentent. Cependant, il faut savoir doser la prise de risque », ajoute Mathilde Courtois, assistante presse et communication chez Sophie Carrée. Mais avant de jouer dans la cour des grands, le parcours est semé d’embuches et parfois de déceptions.

Des rêves, des désillusions et beaucoup de passion

En commençant leurs études, les jeunes stylistes ont la tête pleine de rêves et de projets. La plupart ont l’ambition de créer et de monter leur propre marque ou encore de travailler avec les grands noms de la mode. « J’ai toujours rêvé de pouvoir ouvrir ma propre boutique et de travailler avec une chouette équipe partageant la même passion », confie Aysun, ancienne étudiante à la Haute École Francisco Ferrer.
Mais à la sortie des études, la réalité est parfois rude. « Le nombre d’élèves sortant chaque année est bien trop élevé par rapport à la demande », affirme Aurore, ancienne étudiante de Francisco Ferrer. Un sentiment partagé par beaucoup d’étudiants diplômés en stylisme, qui peut parfois amener certains à changer de plan de carrière. Ainsi, la jeune fille a directement repris des études de marketing après son baccalauréat il y a deux ans. « Lors de ma dernière année, plusieurs entreprises de mode belges avaient fait faillite. Ce qui m’a fait assez peur et m’a poussé à reprendre quelque chose qui m’assure un avenir plus fiable ». Maintenant, Aurore n’a plus l’intention de travailler dans la création mais veut devenir chef de produit dans la mode.
Manon, elle aussi ancienne étudiante de Francisco Ferrer, a comme Aurore décidé d’ajouter une corde à son arc en entamant des études d’optique. Elle ne veut cependant pas renoncer à sa passion. « Je compte bien rester dans la création pour concevoir vêtements et lunettes».

Encadrés malgré tout

Une fois lâchés dans la nature, les jeunes stylistes ne sont pas seuls. L’asbl MAD Brussels par exemple, apporte différents types d’aides aux créateurs qui le souhaitent. De l’élaboration du business plan aux conseils d’experts en passant par la stratégie de communication, sans oublier une aide purement financière, tout est mis en œuvre pour promouvoir la nouvelle génération de talents belges. « C’est bien la créativité, mais il ne faut pas oublier que c’est aussi un business. (…) Il faut le talent mais aussi les moyens », explique Silvia Martinelli. Une bonne visibilité est aussi un ingrédient clé. Pour assurer une vitrine aux jeunes stylistes, MAD Brussels organise des expositions et travaille notamment en partenariat avec des événements tels que les Brussels Fashion Days.

Les Fashion Days, une mode bien de chez nous

Pour la troisième année consécutive, les Brussels Fashion Days ont rassemblé, en octobre 2014, des dizaines de jeunes créateurs belges. Cet événement permet au grand public de découvrir les stylistes de demain. C’est aussi une occasion pour eux de présenter leur travail à des professionnels de la mode qui peuvent constituer un bon carnet d’adresse. « Il y a un grand nombre de photographes et journalistes qui parleront peut-être de nous si l’une des collections leur tape dans l’œil », témoigne Manon. C’est aussi l’occasion pour de jeunes marques de présenter leur collection, comme la marque OMSK, qui ne possède pas de magasin. Cependant, participer à ce genre d’événements n’est pas un passage obligatoire. « Je ne pense pas que les Fahion Days vont résoudre tous les problèmes du monde de la mode, mais ça peut donner une vitrine pour se faire connaitre », déclare Silvia Martinelli. « La marque Espèces qui a participé à la première édition, m’a carrément dit que cela ne leur avait pas apporté grand-chose ». Tout dépend en réalité de l’esprit de la marque ou du créateur et de la manière dont il veut se positionner.

Plus qu’un choix de raison, le métier de styliste est une véritable passion qui demande rigueur et persévérance. Même si la Belgique « ce n’est pas New-York », comme dit Silvia Martinelli, il y a toutefois un réel potentiel chez nos jeunes talents.

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