04
Juil
2015

La Corée du Sud a adopté une loi pour éviter la propagation du MERS coronavirus. Reportage dans les rues du pays.

A côté des lunettes de soleil, des masques antipollution sont vendus pour se protéger contre l'épidémie.

La Corée du Sud a adopté une loi pour éviter la propagation du MERS coronavirus. Reportage dans les rues du pays.

04 Juil
2015

Les Sud-Coréens forcés à se mobiliser contre le MERS coronavirus

Une amende de 20 millions de wons (16.000 euros) et deux ans de prison. Voici ce que risquent les personnes qui mentiront sur leur état de santé en Corée du Sud. Les autorités ont adopté cette nouvelle loi, jeudi 25 juin, afin de limiter la propagation du syndrôme respiratoire du Moyen-Orient coronavirus (MERS-CoV).

Depuis un mois, la Corée du Sud fait face à cette épidémie dont le foyer principal se situe en Arabie Saoudite. Accusées d’avoir réagi trop tardivement, les dirigeants du pays envisagent désormais toutes les mesures possibles afin d’endiguer la maladie comme le renforcement des conditions de mise en quarantaine ou les menaces d’emprisonnement pour les personnes contaminées qui mentiraient aux autorités à propos de l’origine de leur contamination.

Des mesures, telles que la prise de la température et une fiche descriptive de leur état de santé, sont également mises en place dans les aéroports internationaux afin de détecter les premiers symptômes chez les touristes qui débarquent des pays du Moyen-Orient.

“Au départ, les gens devenaient presque paranoïaques”

Lors des premiers cas détectés, les habitants fuyaient les endroits publics comme les cinémas et les magasins, ce qui a dégradé l’économie coréenne. Ils paraissent désormais être plus rassurés. “Au départ, les gens étaient très prudents, ils devenaient presque paranoïaques, témoigne Sin-Yoon, une commerçante. Ce sentiment a d’ailleurs été amplifié par la météo. Durant plusieurs jours, nous avions un temps très sec, similaire au climat du Moyen-Orient. Cela entraînait des problèmes respiratoires que beaucoup assimilaient à un début de virus.”

  • MERS coronavirus
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Depuis que les autorités ont pris des mesures pour endiguer la maladie, la population est plus rassurée. Désormais très peu de Sud-Coréens portent des masques anti-épidémie. Preuve de ce relâchement, lorsqu’on demande à des étudiants pourquoi la population semble aussi détendue aujourd’hui, leur réponse surprend. “Le virus ne tue que les personnes âgées ou malades, nous nous sommes jeunes, nous ne risquons rien.” Un sentiment mis à mal par la détection d’un nouveau cas de MERS coronavirus jeudi 2 juillet, après quatre jours durant lesquels les autorités n’avaient recensé aucun cas.

183 citoyens contaminés

Le MERS-CoV a également impacté le milieu touristique. Après le pic des premières semaines, de nombreux touristes ont annulé leur séjour au pays du Matin calme. « À cause du virus, nous avons eu moins de clients ces dernières semaines alors que c’est la haute saison. De nombreux touristes chinois ont annulé leur séjour, ce qui est très mauvais pour les affaires », indique le CEO d’une agence qui s’occupe du tourisme médical à Séoul.

Selon le ministère de la Santé, 33 personnes sont décédées depuis mai 2015, date de début de l’épidémie, et 183 citoyens ont été contaminés. 102 malades sont déjà rétablis et 48 sont toujours sous traitement, mais 12 d’entre-elles se trouvent dans un état critique. La plupart des personnes décédées étaient âgées et/ou souffraient de pathologies attrapées antérieurement.

Alors que le taux de mortalité du MERS coronavirus atteint généralement 38% selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’épidémie qui sévit en Corée du Sud actuellement est « moins » dévastatrice. La majorité des cas concernent des patients ou des membres de leur famille qui étaient hospitalisés dans le centre médical de Samsung. Lee Jay-Yong, le numéro 2 de l’industrie Samsung, a d’ailleurs présenté ses excuses auprès de la population coréenne pour les contaminations au sein de son hôpital.

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