La Coupe de Belgique subit de vrais soucis d’affluence dans les stades, et ce, depuis des années. Malgré une volonté de réforme amorcée en 2012, rien n’a abouti. De nombreux facteurs expliquent ce désintérêt pour la Coupe.
3.650 supporters ont fait le déplacement au stade du Pays de Charleroi lors de leur victoire en 1/4 de finale.
La Cofidis Cup est plongée dans ses demi-finales. Bruges et Anderlecht ont remporté la manche aller. Les équipes sont aux portes de la finale, et pourtant… les stades peinent à déplacer les foules. Depuis les quarts de finale, dix matchs ont été joués. Parmi ceux-ci, seulement trois ont dépassé la moitié de la capacité de leur enceinte. La rencontre entre Malines, à domicile, et Bruges détient le maigre record de la plus grande affluence.
Une explication de ce succès tout relatif pourrait être que les supporters malinois se sentent vraiment concernés par leur équipe. Ils ont d’ailleurs racheté l’équipe en 2002, ce qui leur a permis d’être plus soudés. Au contraire, le Cercle de Bruges a connu une faible affluence lors de la rencontre pendant laquelle il accueillait Charleroi. 1.200 personnes ont effectué le déplacement dans le stade Jan Breydel à Bruges.
Différentes causes à l’origine de cet absentéisme
Frédéric Waseige, journaliste sportif spécialisé dans le football, et ancien joueur professionnel, a remporté une fois la Coupe de Belgique avec le RFC Liège en 1990. Il explique les raisons de ce faible déplacement de supporters pour la Cofidis Cup : « En général, les gens préfèrent se déplacer au stade le weekend pour le championnat. C’est d’ailleurs pareil dans d’autres pays européens. Le temps joue un rôle lui aussi. Enfin, les dirigeants et les entraineurs ne visent plus la Coupe, ou beaucoup moins. »
Ces causes ne sont, cependant, pas les principales selon lui. Le système de matchs aller-retour pose un gros problème. Les équipes évoluant dans les divisions inférieures ne peuvent quasiment plus créer de surprises. Sur un match aller, elles ont encore une chance de faire l’exploit, mais avec le match retour, l’équipe de division supérieure sait qu’elle peut se rattraper. Une volonté de réforme est née chez les dirigeants de l’Union Royale Belge des sociétés de Football (URBSFA). En 2012, on y parlait d’une réforme au niveau des matchs aller-retour. Depuis lors, aucune nouvelle information n’a été diffusée.
Frédéric Waseige souhaite un retour aux sources. « Il faut un tirage au sort avec une seule rencontre à jouer. La première équipe tirée au sort joue à domicile. En cas de match nul, il joue un replay (ndlr : un nouveau match dans l’autre stade). L’esprit de la Coupe naîtrait à nouveau et les petits clubs auraient leur chance. Ce suspens et cet esprit ramèneront du monde dans les tribunes. »
Les stratégies de marketing à l’œuvre
Une autre solution pourrait émaner des clubs participants. Le Club de Bruges a déjà émis une stratégie marketing pour les demi-finales. Il offrait aux 10.000 premiers acheteurs de tickets la priorité pour les places en finale si l’équipe se qualifiait. Résultat : 15.000 tickets vendus pour un derby (ndlr : rencontre entre deux clubs géographiquement proches) contre le Cercle de Bruges en Coupe, ce qui est un résultat plutôt élevé. Marc Coucke, président du KV Ostende, veut offrir les matchs de Coupe via les abonnements au championnat. Il existe donc de nombreuses possibilités pour sortir du marasme.
Face au bilan mitigé des rencontres, notons toutefois le succès indéniable de la finale. D’une part, parce qu’elle reste un grand événement, d’autre part, parce qu’elle se dispute durant le week-end. Cette dernière rencontre aura lieu le 21 mars au stade roi Baudouin. Elle devrait attirer plus de 30 000 supporters.
