Plusieurs dizaines d’étudiants se sont réunis mardi 29 novembre pour exprimer leur mécontentement quant à la hausse du prix du minerval pour les étudiants issus de pays en voie de développement.
Bravant le froid piquant, les manifestants ont marché depuis l’Université Libre de Bruxelles jusqu’à la rue Royale où, à l’aide de mégaphones et de banderoles, ils ont interpellé les différents recteurs des universités francophones belges, réunis dans le bureau de l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur).
Un minerval jusqu’à quinze fois plus cher
Leurs critiques portent sur deux points précis. Premièrement, depuis le début de l’année académique 2016/2017, les universités francophones réclament aux étudiants concernés un minerval de 4 175€ contre 2 758€ l’année passée. Autre point de discorde, des amendements apportés au décret paysage permettront aussi aux recteurs des différentes universités francophones d’augmenter ce minerval dès l’an prochain jusqu’à 12 525€. Soit quinze fois le prix du minerval de base.
Les défenseurs de la mesure justifient cette augmentation en plaidant qu’un faible prix d’inscription rendrait nos universités peu attractives aux yeux du monde. Un argument qui peine à convaincre les opposants. “C’est en améliorant la qualité de leur enseignement que nos universités gagneront en prestige, pas en augmentant le minerval”, proteste un manifestant.
“L’enseignement est un droit pour tous”
Les instances universitaires avancent un autre argument pour expliquer cette augmentation des minervals et leur déplafonnement. Selon elles, si les étudiants issus des pays en voie de développement peuvent se permettre de venir étudier en Belgique, alors ils ont également les moyens de payer un droit d’entrée élevé. De quoi faire bondir les détracteurs qui rétorquent que cette décision ne fera que renforcer les inégalités entre étudiants en créant un système universitaire trop élitiste. “Il est inadmissible que le savoir universitaire soit monétisé de la sorte, l’enseignement est un droit pour tous, pas juste pour les plus nantis”, revendique une jeune manifestante.
La mesure s’applique aux étudiants issus de la liste des pays “en voie de développement” établie par l’ONU. Ceux provenant des pays “les moins avancés”, selon les termes de l’organisme international, continueront eux à payer le minerval de base, à savoir 835€.