Marc Goblet n’est pas tendre envers le gouvernement Michel : « Le gouvernement dirige, il n’y a pas de concertation, les employeurs sont dans un fauteuil et le patronat joue avec le feu ; tous les efforts sont fournis par les plus faibles et non les détenteurs des capitaux, vous trouvez ça normal, vous ? Comme je le dis souvent, on nous écoute, mais on ne nous entend pas ! »
Originaire de la province de Liège, Marc Goblet a repris les rênes de la FGTB au meilleur ou au pire des moments, c’est selon. En tout cas, avec le nouveau gouvernement qu’il qualifie « d’ultra droite », il a du boulot notamment au niveau des concertations. Avec les mesures sociales qui semblent délaissées par le gouvernement Michel 1er, le challenge s’annonce ardu.
Pourtant, l’homme qui se proclame syndicaliste et non socialiste, ne craint pas ce nouveau défi, il se dit même prêt à mener des actions jusqu’au finish si cela doit se faire. « Si les concertations n’avancent pas et si un plan social n’est pas rapidement mis en place (saut d’index, pensions), nous créerons le chaos ».
Quant à savoir si un syndicat pouvait financièrement survivre à autant d’actions sociales, si les fonds se voulaient limités, que ce soit via les grèves, les piquets ou les organisations, le secrétaire général de la FGTB coupe court : il fera “ce qu’il faut, tant qu’il le faut”.
Des reproches, toujours des reproches
Souvent accusé d’être sous les ordres du PS, Marc Goblet s’offusque : « De un, je ne suis pas le PS, mais la FGTB. De deux, c’est une absurdité totale, c’est une intox du MR. Par contre, nous, on est en droit de se poser qui dirige vraiment le pays, ils se font manger par la N-VA ».
Que ce soit les grèves menées dans le Limbourg, en Flandre orientale ou à Anvers, Marc Goblet appelle à une réussite totale de l’action. « Nous avons réussi à mettre les principaux ports du pays à l’arrêt, les transports en commun ne roulaient presque pas et l’administration du pays était partiellement paralysée ».
Autre reproche souvent formulé, les Wallons descendraient davantage dans la rue que les Flamands « Ce n’est absolument pas un problème communautaire, rétorque Marc Goblet, justement, il y a enfin un front commun soudé et rien qu’en ça c’est déjà historique ». Avant de rappeler que l’objectif premier n’est pas d’embêter les gens mais des les conscientiser : « Cela n’arrive pas qu’aux autres. On se doit de faire des actions et cela ne se fait pas par le biais des réseaux sociaux ».
La concertation sociale semble au point mort. Le gouvernement ne montre aucun signal mimant une intention de bouger. « On ne peut accepter ce qu’on nous propose, on bloque le pays de manière graduelle, mais c’est dingue que le gouvernement n’entende pas la révolte gronder », estime Marc Goblet. Si rien ne bouge, on peut craindre une paralysie de la Belgique dans bien des secteurs…