C’est officiel, Médor est libre ! Le trimestriel belge était privé de publication depuis deux semaines suite à l’injonction déposée par l’entreprise pharmaceutique Mithra. Médor devait paraître le 20 novembre. Plus de 1500 abonnés l’avaient même déjà reçu en exclusivité quatre jours auparavant. Pourtant, ce n’est que deux semaines plus tard que le magazine indépendant et coopératif peut enfin être distribué publiquement dans les différents points de vente. À l’origine de la censure, deux pages d’une enquête sur Mithra, publiées sur le site internet de Médor, qui devaient servir d’apéritif avant la parution papier.
L’injonction déposée par la société pharmaceutique contre ces 5.000 signes vont dès lors empêcher la publication des douze autres pages de l’enquête. Mithra accuse Médor de diffamation.
Médor crie directement à la censure car le juge empêche la publication papier sur base d’une infime partie du document publiée sur le net et sans même avoir lu ladite enquête dans son entièreté. « Pour nous, c’était clairement de la censure, et ça a été confirmé par le jugement » déclare le co-fondateur du magazine, Olivier Bailly.
L’affaire Mithra aura au moins servi de coup de pub pour la première édition du magazine. Le nombre d’abonnés et de coopérateurs a augmenté suite à la censure temporaire. Les fondateurs sont conscients que des cas similaires pourraient se reproduire, mais comptent bien garder leur ligne éditoriale inchangée.
Une investigation qui a du mordant
Médor se revendique comme un magazine d’investigation qui tente de rompre avec les clichés du journaliste à la recherche du dernier potin. Le but étant que les lecteurs fassent la différence entre l’enquête et le fait divers. « C’est parfois difficile pour les lecteurs de comprendre la différence entre l’enquête et une certaine presse à ragots. L’affaire Mithra a permis d’éclaircir ce qu’est le journalisme d’investigation » rapporte Céline Gautier, journaliste et co-fondatrice du magazine.
Le public répond à l’appel de Médor et semble se reconnaître dans les différents articles d’investigation proposés par le magazine. Pour en savoir plus sur ce projet montant, rendez-vous sur le site internet de Médor ou dans les librairies.