Le vélo à Bruxelles rencontre de plus en plus de succès. En 2015, c’est plus de 22 049 cyclistes qui ont été recensés par l’ASBL Pro Velo durant 103 heures de comptage, entre 8 et 9 heure du matin. Cela représente en moyenne 214 cyclistes à l’heure, soit une hausse de 4,7 % par rapport à 2014. Cette augmentation de l’utilisation du vélo est confirmée par le PDE, le Plan de Déplacement des d’Entreprises de la Région Bruxelles-Capitale. Son objectif est d’établir un état des lieux de la mobilité au sein de notre capitale. Le Plan indique que l’utilisation du vélo dans les entreprises a doublé cette année, atteignant 3,2%. Les employés ne sont pas les seuls séduits par le vélo : les étudiants sont de plus en plus nombreux à utiliser le deux-roues.
En 2012-2013, la ville de Bruxelles comptait 86 000 étudiants, ce qui en fait la principale ville étudiante du pays devant Gand, Louvain et Liège. Afin de valoriser les déplacements en vélo au sein de la communauté estudiantine, Bruxelles Mobilité et la Bike Experience entamaient, en septembre 2016, une tournée des hautes écoles et universités. Cette tournée a mobilisé un vélo-cargo, chargé de matériel et de brochures d’information pour sensibiliser et donner les bons plans aux étudiants quant aux déplacements à vélo en ville. En parallèle, les étudiants pouvaient participer à un concours de parrainage jusqu’au 31 octobre 2016. Ces derniers devaient encourager leurs amis à s’inscrire et demander de les nommer comme parrain. Le parrain ayant récolté le plus de votes remportait un équipement de cycliste complet, vélo recyclé flambant neuf y compris !
Des débuts prometteurs…
Pas moins de 105 étudiants ont répondu à l’appel de Bike Expérience. Un chiffre qui satisfait Eva Minder, responsable communication chez Bike Expérience : « C’est trois fois plus que notre taux d’inscription des deux mois précédant le lancement de l’action ». Les profils des étudiants étaient variés, mais la majorité n’était pas habituée à rouler dans Bruxelles. « Sur ces 105 étudiants, 93 ne roulaient pas encore à vélo, mais étaient enthousiastes et intéressés par le projet. Ils se sont inscrits comme bikers. Les autres roulent déjà régulièrement et se sont inscrits comme coachs, dans l’intention, la plupart du temps, d’aider quelqu’un qu’ils connaissent”.
Des coachs qui guident les biker
Dans la cadre de la Bike Expérience, s’inscrivent comme bikers des personnes sachant rouler à vélo, effrayées par les dangers de la ville ou ne connaissant pas les chemins alternatifs, moins dangereux que certains trajets forts fréquentés. Pour devenir biker, il faut choisir une formation, durant laquelle le candidat roule en site protégé et révise son code de la route. Les candidats peuvent emprunter gratuitement un vélo de ville chez Pro Velo. Il reste alors une étape, rencontrer d’autres bikers et rouler en ville. Cette formation est obligatoire pour accéder à l’outil de recherche d’un biker / coach. Pour les coachs, il faut suivre une formation pratique de 2h30, un soir par semaine chez «Pro Velo». L’objectif est de réviser le code de la route et d’apprendre à accompagner les bikers.
“Les étudiants à vélo, tout comme beaucoup de cyclistes bruxellois veulent partager leur passion pour ce mode de transport » constate Eva Minder. En plus de partager leur passion, le vélo est un moyen pour les étudiants d’améliorer leur mobilité dans une ville souvent congestionnée.
Des aménagements urbains à améliorer
Circuler à Bruxelles n’est pas de tout repos. Entre la circulation dense, l’ouverture des portières de voitures stationnées ou l’état des routes, les cyclistes sont soumis à un danger de tous les instants. Pire, les pistes cyclables, censées sécuriser les trajets des amoureux de la petite reine, sont loin d’être une solution. Absence de tracés sur des chemins ultra-fréquentés, mauvaise qualité des pistes, obligation de rouler sur des voies de tram, autant de dangers qui, pour David Lemin, responsable d’un groupe de cyclistes du Gracq à Forest et Saint-Gilles, sont des freins à l’utilisation du vélo : «Il est clair que le danger est présent, mais l’un des rôles de nos groupes locaux est de recenser les points sensibles comme les défauts d’aménagement ou d’entretien ».
Et des points sensibles, il y en a : « On en a recensé plus de 80, rien que sur les communes de Forest et Saint-Gilles. On les a signalés aux échevins en charge de la mobilité et on a eu un bon retour. Certains lieux ont été aménagés, d’autres vont l’être. Certains carrefours sont dangereux, mais leur réaménagement est prévu dans les prochains mois, donc il faut un peu attendre », ajoute-t-il.
Une tendance qu’il faudra confirmer
L’utilisation du vélo est en hausse, mais il ne faut s’arrête en si bon chemin. Pour cela, la Bike Experience prend les devant. A partir de février 2017, les coachs et bikers se retrouveront une fois par mois pour une soirée de rencontres. Au programme, mise en pratique, testing de vélo électrique et partage d’infos sur le vélo. L’accent est mis sur l’aspect social car le vélo, c’est un moyen de transport, mais c’est aussi l’occasion de partager un moment convivial sur le chemin des cours ou du travail.