Pour la troisième année consécutive, nos voisins du nord ont lancé le défi « 40 dagen zonder vlees » (40 jours sans viande), qui se déroule du 18 février au 5 avril. Un carême particulier qui a un message écologique et non religieux. « On veut conscientiser la population à la production alimentaire de viande et poisson, qui est la deuxième plus grande cause d’émission de CO2 » déclare Marieke Dilles, porte-parole de l’évènement. Le but n’est donc pas de rendre tous les participants végétariens, mais de montrer qu’une petite diminution quotidienne sur sa consommation peut provoquer le changement. Chaque jour, les participants notent sur le calendrier s’ils ont mangé de la viande et ils pourront au final calculer l’impact écologique de leur effort. Cette année, 60.000 personnes participent à l’évènement, soit deux fois plus que l’an dernier. Un succès qui s’explique par plus de publicité et plus de contacts avec des grandes organisations et entreprises.
Le végétarisme, une tendance qui monte
Le végétarisme est de plus en plus populaire. Les produits sont plus accessibles, l’offre est plus abondante. « Il y a 10 ans, être végétarien était compliqué socialement. Aller au restaurant ou à des dîners de famille nécessitait toujours une certaine organisation, comme avoir des plats individuels », indique Marieke Dilles. Aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de manger végétarien, il y a des sections spéciales dans tous les
supermarchés et restaurants, et le végétarisme est davantage encouragé.
Les citoyens sont de plus en plus conscients de l’impact qu’a la consommation de viande sur la santé et sur l’environnement. Paul Florizoone a ouvert il y a 18 ans son premier restaurant Greenway, qui offre une carte uniquement végétarienne. Un moyen de rappeler que l’on peut être gastronome en restant végétarien. Sa carte est variée, un de ses plats les plus populaires est un kebab au falafel ! Il a vu le succès de ses restaurants évoluer en même temps que les mentalités.
Pour mettre en évidence ce nouvel aspect du « flexivégétarisme », l’organisation de « 40 dagen zonder vlees » a également partagé 40 recettes sans viande que les participants peuvent essayer. Gratins, burgers de légumes, quiches… de quoi encourager les plus gourmands à participer à l’initiative et à essayer de nouvelles pratiques alimentaires.
Être végétarien au jour le jour
Comme l’explique Marie Nature, diététicienne, être végétarien n’est pas mauvais pour la santé, au contraire… La surconsommation de viande acidifie le corps et est souvent à l’origine d’arthrose. Il est ceci dit important de savoir comment s’y prendre. Il faut compenser les protéines qu’on ne prendra plus via la viande. Pour cela, il n’est pas indispensable de prendre des compléments alimentaires mais il est nécessaire d’apprendre à bien manger. « Beaucoup de gens arrêtent de consommer de la viande et font des carences parce qu’ils ne changent pas leur alimentation à côté», déclare Marie Nature. Il faut, dit-elle, consommer plus de légumineuses et de céréales.