20
Avr
2016

Ce 1er mai, une nouvelle secrétaire générale du conseil de déontologie journalistique entrera en fonction. Rencontre.

Ce 1er mai, une nouvelle secrétaire générale du conseil de déontologie journalistique entrera en fonction. Rencontre.

20 Avr
2016

PORTRAIT. Muriel Hanot, la nouvelle madame CDJ

Photo : Emilie Eickhoff

Photo : Emilie Eickhoff

C’est dans les dédales des couloirs du Résidence Palace, au sein des petits bureaux du conseil de déontologie journalistique (CDJ) que nous rencontrons Muriel Hanot. Ce 1er mai 2016, elle prendra la relève d’André Linard en tant que secrétaire générale du CDJ. Après plus de sept années passées au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en tant que directrice des recherches et études, elle envisage sa nouvelle fonction avec le sourire, et est convaincue de l’importance du CDJ en ces temps de grands changements dans le domaine journalistique.

Vous avez travaillé pendant plus de dix ans au CSA. Dans dix jours, vous passerez au CDJ. Quelles sont les différences de finalités entre les deux instances  ? 

Le but du CSA et du CDJ est le même : c’est l’intérêt général, la question de la liberté d’expression, la question de la démocratie, car c’est ce qui permet un bon fonctionnement des médias et de l’information ce qui implique une bonne expression démocratique. Ce qui fonde la différence entre ces deux instances, c’est que le CSA s’exprime sur la base de normes qui sont légales et plus générales. Le CDJ quant à lui s’exprime sur la base de normes qui sont édictées par la profession elle-même.

Ce qui change, c’est le point de vue. C’est regarder la même chose, mais depuis des points de vue différents.

Quels sont les grands enjeux majeurs auxquels le CDJ devra faire face dans le futur  ? 

Dans la mutation des médias aujourd’hui, il y a deux enjeux majeurs. Tout d’abord celui de la qualité de l’information. Il y a une sorte d’obésité de l’information dans notre société, mais cette information n’est pas équivalente partout. Ce qui fait qu’une information est de qualité, c’est qu’elle est traitée par un journaliste. Et c’est dans cette plus-value du traitement journalistique qu’intervient le respect de la déontologie.

Le second enjeu majeur est la relation entre les médias et le public. Le contrat de confiance qui a toujours été fait entre les médias et le public dépend aussi des relations interjournalistes. C’est lorsque le public comprendra réellement ce qui fonde un travail journalistique et le fonctionnement des médias qu’il sera à même de déterminer ce qui est une information de qualité.

La relation avec le public d’une part, et la qualité de l’information d’autre part, sont donc deux enjeux cruciaux, et s’il y a bien un endroit aujourd’hui où l’on peut travailler ces enjeux, c’est au Conseil de déontologie journalistique.

Quelle sera votre patte, votre spécificité, ce qui vous différenciera de votre prédécesseur  ? 

C’est difficile à dire. Je connais bien le secteur de l’information, car j’ai abordé de manière plurielle les questions liées à l’information : d’abord brièvement en tant que journaliste, ensuite via les cours que j’ai donnés et que je donne notamment à l’UCL Mons, par mon travail au CSA et mes recherches. Sur le fond, les procédures du CDJ ne changeront pas, mais mon parcours, ma connaissance de l’analyse des dossiers et des différents supports médiatiques pourront certainement m’aider dans ma nouvelle fonction. Cela ne me différenciera pas forcément de mon prédécesseur, mais ce sera un atout, même si je ne sais pas encore jusqu’à quel point.

Le journalisme se métamorphose, notamment à cause du virage numérique, de l’instantanéité et de l’urgence de l’actualité. Comment le CDJ arrive-t-il à garder le rythme et à s’adapter à ces changements  ? 

Au niveau de la rapidité, il faut savoir que le CDJ a des délais très stricts qui permettent de structurer le travail et de garantir son efficacité. Ensuite, le conseil de déontologie est également dans une forme de “temps journalistique” étant donné qu’il doit pouvoir répondre à des questions qui se posent à un moment précis, dans le temps du traitement journalistique. Il doit également anticiper les besoins de la profession : les grands enjeux de la société sont forcément importants pour les journalistes et entraînent donc naturellement des questions de déontologie. Il faut être à l’écoute de la profession.

Cependant le Conseil ne s’adresse pas uniquement aux journalistes. Quelle est sa visibilité auprès du grand public  ?

Notre premier public, ce sont les journalistes. Cependant, l’apport du grand public est essentiel, c’est une force d’observation qui a le potentiel de faire remonter des problèmes à notre connaissance. Tant les institutions, que les journalistes, que monsieur et madame-tout-le-monde peuvent porter plainte auprès du CDJ. Le grand public apprend petit à petit à nous connaitre, mais c’est un apprentissage très graduel. Utiliser des outils de communications comme notre site web ou notre compte Twitter permet de nous faire connaitre. Cependant, la priorité c’est de s’installer, par le travail fourni, comme un véritable partenaire, non seulement auprès des professionnels, mais également auprès du grand public.

Charte des commentaires

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, et utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans en mentionner la source. La rédaction du BBB se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office. Les commentaires sont modérés a priori.

Laisser un commentaire

Lire les articles précédents :
Supporters du CSKA
On était à Lokomotiv-CSKA

Avec ses 4 clubs évoluant en Première Ligue russe, Moscou est une ville de derby. Si le Dynamo et le...

Fermer