Après avoir entendu parler du Plan Grand Froid dans la presse, j’ai voulu aller voir de mes propres yeux comment se déroule l’accueil des sans-abris sur le terrain. Je me suis rendue dans le centre Pierre d’Angle, pour y rencontrer Damien Trussart, éducateur. Ce Bruxellois de 32 ans travaille au sein de l’ASBL depuis 6 ans. Muni d’un diplôme d’éducateur A2, Damien a tout d’abord travaillé dans le domaine psychiatrique jusqu’en 2010. En janvier 2011, il intègre l’équipe de l’association.
« J’aime beaucoup le social, j’aime aider les gens, leur apporter de la joie et leur proposer une écoute attentive », déclare-t-il. Son rôle au sein de l’ASBL, c’est d’accueillir les sans-abris et de les écouter. Fondée en 1987 par des citoyens soucieux du sort des sans-abris, Pierre d’Angle est une ASBL pour sans-abris qui ne ferme jamais ses portes. Tout au long de l’année, elle offre un hébergement pour la nuit et un accueil de jour pour prendre une douche ou faire une sieste. Pour intégrer le centre, pas de condition, si ce n’est être majeur.
Respecter la vie privée des sans-abris
L’anonymat, c’est une des valeurs de Pierre d’Angle, c’est pourquoi, les responsables de l’ASBL ne m’ont pas autorisée à aller à la rencontre des personnes qui viennent chercher refuge au sein de la structure Pierre d’Angle. Les sans-abris se trouvaient dans la pièce jouxtant celle où j’ai rencontré Damien Trussart, mais pas question de les déranger. Ils étaient là pour se reposer ou se laver.
Les éducateurs, eux non plus, ne se permettent pas de poser des questions aux personnes qu’ils hébergent. C’est aux sans-abris d’aller vers les éducateurs s’ils ont besoin d’une oreille attentive. Damien travaille aux côtés de huit autres éducateurs qui se relayent pour offrir un accueil permanent.
Il faut régulièrement refuser d’accueillir des personnes
Il soulève aussi le problème du manque de places au sein des centres d’accueil, il arrive que Pierre d’Angle doive refuser des personnes pour l’accueil de nuit. « Je me rappelle d’une soirée où 145 personnes s’étaient présentées devant notre porte ; nous avions dû en refuser 97 », explique-t-il.
En effet, si à 20h plus de 48 personnes se présentent devant la porte, ils procèdent à un tirage au sort. Pour eux, c’est le système le plus équitable. Pour les personnes refusées, une réorientation est proposée, ce qui n’est pas toujours possible à l’heure actuelle.
Plan Grand Froid : près de 1300 lits à Bruxelles
Lancé ce lundi 14 novembre, le Plan Hiver a pour objectif d’offrir 1283 lits à Bruxelles, soit 970 places supplémentaires, par rapport au reste de l’année. Le plan hiver est en application jusque fin avril 2017. Ces places sont mises à disposition par le Centre Ariane, l’ASBL Pierre d’Angle et le Samu Social. Certains centres offrent des repas chauds le soir et un petit-déjeuner le matin, ainsi qu’un accès aux sanitaires et un soutien psychosocial.