Les FDF ont exprimé leur ferme intention d’instaurer le principe de laïcité de l’Etat. Olivier Maingain, leur président, s’explique quant à l’importance de l’adoption d’une telle mesure pour les fédéralistes démocrates francophones.
Mercredi 4 février s’est débattue, à la Maison des Parlementaires, une proposition de résolution lancée à l’initiative des FDF. Leur objectif : donner une assise constitutionnelle à l’affirmation d’un Etat belge laïque.
Concrètement, l’idée serait d’adopter une double démarche dont la première consiste à affirmer le principe de laïcité de l’Etat ; la seconde à proposer un cours de philosophie en vue de renforcer la prise de conscience citoyenne au travers de l’enseignement.
Le mot “laïcité” fait trembler. Trop souvent confondu avec la laïcité philosophique qui fait référence à l’athéisme. Or, c’est bien une définition moderne qu’en donnent les FDF. A l’image d’un pluralisme démocratique, elle renforce l’Etat de droit par trois exigences : la liberté de conscience, l’égalité de droit de tous les citoyens et le primat de l’intérêt général, comme indiqué par Genri Pena-Ruiz, docteur en philosophie, dans ses travaux sur la laïcité.
En clair, le projet de laïcité s’inscrit dans un processus démocratique où le droit civil l’emporte sur la liberté de culte. Un projet auquel les FDF s’accrochent fermement (avec une première tentative inefficace en 2003) et dont le président, Olivier Maingain, explique l’intérêt :
« La religion appartient à la sphère familiale »
Dans l’enseignement, il s’agirait de troquer le traditionnel cours de religion contre un autre qui développe l’esprit critique et pousse à la réflexion : la philosophie. Pour Michel de Herde, échevin de l’enseignement à Schaerbeek, « la religion appartient à la sphère familiale. Ce n’est plus aux pouvoirs publics à déployer des moyens. Cela relève d’un autre temps ! ».
Cette position au sujet de la laïcité, Joëlle Maison, Vice Présidente des FDF, l’interprète comme un acte téméraire du parti :
Si le projet de laïcité est défendu avec autant de vigueur chez les FDF, son aboutissement n’est pas encore garanti. Restent trois obstacles : celui d’offusquer l’opinion publique favorable aux cours de religion, la pudeur méfiante des autres partis et, in fine, celui de convaincre les parlementaires.