La Région bruxelloise, emmenée par sa Secrétaire d’État à la Transition Numérique, Bianca Debaets, vient de lancer son portail régional, Opendatastore.brussels. L’Open Data consiste en la mise en ligne de données privées ou publiques (des données issues de services publics, des listings de clubs de football par exemple). Ces données, une fois mises en ligne, pourront être consultées et exploitées librement et gratuitement.
Dans la lignée du projet de loi qui soutient la stratégie fédérale en matière d’Open Data, le gouvernement possédait déjà son propre portrail : data.gov.be. La Région bruxelloise a désormais son propre site, mis en place par le Centre d’Informatique pour la Région Bruxelloise (CIRB). Il illustre la volonté de la capitale belge à devenir une Smart City, plus transparente. Le Bruxelles du futur (proche) sera donc une ville offrant un terrain riche en données favorisant le développement de Startups qui opèrent à la pointe de la technologie. Selon Agoria, 1500 jobs pourraient être créés grâce à une telle politique, une quantité non-négligeable de postes dans une ville où le taux de chômage atteint les 26,8% chez les moins de 25 ans.
À la table des entreprises et autres start-up, on se frotte les mains. Il est clair qu’une telle base de données gratuite représente une source formidable pour toute enseigne souhaitant l’exploiter. C’est le cas des entreprises journalistiques par exemple pour lesquelles ces chiffres peuvent être une base inépuisable de reportages et de sujets en tous genres. Toute activité entrepreneuriale boostée de la sorte est non seulement synonyme de dynamisme, mais aussi et surtout source d’emploi. La Secrétaire d’État l’aura suffisamment martelé.
Un autre élément souligné, c’est l’intérêt de cette mesure pour les Bruxellois. « C’est vraiment le « Google » de la donnée ce que nous avons voulu créer ici » nous explique Yves Thomas, l’un des horlogers de la plate-forme, « et c’est ainsi qu’en deux ou trois mots-clefs, les Bruxellois vont pouvoir trouver des résultats qui répondent à leurs requêtes. Maintenant, est-ce que la donnée est exploitable directement par le citoyen, ça c’est un autre débat ». Bref, les chiffres sont là, mais sans une interface intermédiaire, difficile d’interpréter ces data…
Une telle plate-forme, seule, n’améliorera pas le quotidien des Bruxellois mais, l’exploitation des données par de nouveaux acteurs pourrait bien changer la donne. En comprenant et analysant les flux de données, de nouvelles applications verront le jour. « Aujourd’hui, les Bruxellois utilisent une multitude d’applications pour récolter leurs informations. Demain, tout ce que l’utilisateur veut voir sera concentré au sein d’une seule application, personnalisée », nous explique Yannick Joachim, analyste de données mobiles chez Tapptic.
Opendatastore.brussels
Le site d’Open Data de la Région bruxelloise en est encore à ses débuts. Basé sur la technologie Can, un standard dans le domaine, le site est géré par le CIRB. Un tel protocole permet donc à la plateforme de bénéficier d’une grande interaction de données, des données qui pourraient, dans le futur, provenir d’un nombre croissant d’administrations locales, fédérales et européennes.
Le portail, disponible en trois langues, se veut simple d’utilisation, proposant un onglet de recherche et un classement en diverses catégories. Un onglet “suggestion” est une nouveauté pour ce genre de site, traditionnellement à échange unique. Son but est d’expliquer au mieux les données présentes dans les différents sets afin que l’utilisateur sache quoi trouver. Malgré tout, le site ne propose que des données brutes et donc peu utiles pour le citoyen lambda, mais le portail se révèle être une mine d’or pour les entrepreneurs et programmeurs.