Un journaliste atterrit sur le sol bruxellois. Il quitte l’aéroport et hèle un taxi pour rejoindre le centre-ville. Kourosh Garegani, taxi driver iranien, ralentit son véhicule et propose au reporter de monter à bord. Tandis que les deux hommes sillonnent les rues de Bruxelles, ils entament la conversation et reviennent sur les raisons qui les ont conduits en Belgique. Le premier est de passage à Bruxelles pour couvrir un sommet européen tandis que l’autre a fui l’Iran après la révolution islamique faisant de Bruxelles sa ville d’adoption.
Regard kaléidoscopique
Dans Our City, Maria Tarantino dresse un portrait croisé de migrants, demandeurs d’asile ou enfants d’immigrés dans leur processus de quête d’identité. A ces rencontres, la réalisatrice juxtapose des interviews d’eurocrates et membres de la haute société bruxelloise, mettant en lumière le décalage entre la réalité de cette élite et celles des étrangers. Les notes d’accordéon jouées par un mendiant à la sortie du métro, contrastant avec les airs de valse qui retentissent dans les dîners mondains, renforcent cette impression.
La ville est omniprésente. Bruxelles prend des allures de fourmilière urbaine tout en donnant le sentiment d’être esseulée, vidée de sa population. Telles des âmes perdues, les différents personnages du documentaire se suivent, sans jamais se mêler.
“La manière dont le film a été tourné m’a permis de redécouvrir Bruxelles au niveau de sa mixité. Etre fier d’être Belge, mais être fier d’être humain c’est mieux. Il est primordial que Bruxelles ne devienne pas une ville fantôme.” Pitcho (parrain du FIFF Campus 2015)
Un trop plein d’infos qui dessert le film
Our City est un projet ambitieux, mais qui perd en efficacité au fur et à mesure que le film évolue. La cinéaste, en voulant aborder à la fois la problématique de l’identité et celle de l’intégration, donne parfois l’impression de se perdre en voulant courir deux lièvres à la fois.
« C’est important de voir des documentaires qui parlent d’immigration. Je savais que les conditions des migrants étaient compliquées, mais je ne savais pas que c’était à ce point-là », explique une étudiante à la sortie de la projection »</em>
A quelques exceptions près, la réalisatrice ne fait intervenir ses témoins qu’une seule fois, ce qui ne permet pas au spectateur de s’attacher à des personnages dont le parcours aurait mérité qu’on s’y attarde plus longuement.
Our City de Maria Tarantino (Belgique, Pays-Bas, 2015). Projections le 7 octobre au Fiff à 21h15 à l’Eldorado 2 et le 8 octobre à 15h30 à l’Eldorado 5. Sortie officielle en janvier 2016.