Cinquième jour d’alerte maximale à Bruxelles. Une sirène retentit au loin, encore. Dans la rue les gens se pressent, l’armée patrouille dans la ville. Le climat est toujours pesant. Ce matin, on installe le marché de Noël autour de la bourse, mais les mines sont grises.
Dans la rue, les commerçants font le pied de grue devant leur vitrine, d’aucuns observent le ballet incessant des militaires et des voitures de police, d’autres guettent les quelques irréductibles clients, qui, menace terroriste ou non, ne changent pas leurs habitudes.
Dans le quartier des halles Saint-Géry, les volets sont baissés. Les bars ont été fermés quatre soirs d’affilée par mesure de sécurité. Les tenanciers du « Roi des Belges » ouvrent ce matin avec l’espoir de jours meilleurs. « On entend partout qu’il faut continuer à vivre, mais ce n’est pas si facile en ce moment. Ce climat de guerre effraie les gens qui, forcément, ne sortent plus ».
Rendez-vous annulés
Coiffeurs, vendeurs, restaurateurs, tous notent une baisse importante de leur clientèle. « C’est le calme plat, on a eu énormément de rendez-vous annulés, les affaires ne sont pas bonnes ».
Une averse s’abat sur le piétonnier bruxellois. Déserté par citoyens et touristes, le centre de Bruxelles ne rayonne plus. Sur la Grand-Place, peu de touristes ; un guide indique que nombre d’entre eux ont annulé leur voyage à Bruxelles.
Du coté de la Rue Neuve par contre, ça grouille déjà. Rien ne semble pouvoir stopper le flux constant qui anime l’une des principales artères commerciales de Bruxelles. Certains magasins rouvrent à peine. Tous avaient fermés leurs portes samedi dernier, au premier jour d’alerte maximale. La sécurité a été renforcée à l’entrée, les sacs sont systématiquement fouillés.
Si les grandes enseignes se remettront sans doute de ce manque à gagner, les petits commerçants ont plus de difficultés. « Après quelques jours de fermeture, on sait déjà qu’on n’atteindra pas nos objectifs. On essaye de positiver et d’oublier un peu tout ça ».
À l’approche des fêtes, les commerçants bruxellois retiennent leur souffle et espèrent « que les rues se rempliront à nouveau et que la vie reprendra le dessus ». Jacques Brel leur aurait répondu : « On n’oublie rien, on s’habitue c’est tout ».