Focus sur « Little Crushes », un long métrage polonais
Piotr est hétéro. Kasia est lesbienne. Asia est asexuée et déteste qu’on la touche. Une seule chose les réunit : leur quotidien triste, oppressant et leurs galères absurdes. La rencontre tourne vite à l’improbable triangle amoureux, aspirant tous à un idéal qu’ils savent ne jamais atteindre. Désespérés, esseulés, leur orientation n’a plus grande importance.
Tout, du point de vue des réalisateurs, est décalé : la lumière éclatante du jour s’oppose à la noirceur de leurs propos et à la banalité des décors. Leurs galères se confrontent à l’inconscience de leurs familles.
Pourtant, l’injustice omniprésente pousse plus à l’empathie qu’à la pitié, même si pas une seule larme ne coule sur la joue du spectateur grâce à un humour piquant et constant, voire tordu.
Si la prestation des acteurs est remarquable, l’atmosphère doit beaucoup à la post-production. Chaque plan contredit le précédent, chaque son déstabilise jusqu’au moment où les personnages, au plus paumé de leur existence, semblent enfin passer à l’action… A moins que ?
« Little Crushes », long-métrage de Grzyb Ireneusz et Gowin Aleksandra, 2014, Pologne