Pas de doute, l’automne est de retour et m’a désigné comme première victime. C’est les yeux rouges et le nez congestionné que je me rends au Palais de justice de Bruxelles ce matin, emmitouflé dans ma veste d’hiver, me sentant déjà grelotter à l’idée de passer la journée dans ce temple de marbre froid. Et pourtant, ma surprise fut grande de découvrir que le moindre couloir de ce véritable dédale de 26.000 m² est en fait muni d’au moins un radiateur tournant à plein régime, un 8 octobre. La chose a de quoi surprendre à l’heure où de nombreux ménages sont obligés de casser leur tirelire pour parvenir à remplir leur cuve à mazout, et où un comportement écologiquement responsable est adopté par de plus en plus de citoyens. A quoi bon la toge en peau d’hermine si le thermostat est réglé sur 6 en permanence?
La hauteur des plafonds est un problème pour la consommation d’énergie. Photo: Paul Hanot
Des économies en vue
M. V., chargé de la gestion de l’électricité et du chauffage tient à me rassurer : ça ne fait que deux jours que les radiateurs sont en route. Il est vrai que le Palais n’est pas taillé pour la consommation écologique mais quelques changements sont tout de même en cours. Depuis 2009, le bâtiment est équipé d’une unité de cogénération qui permet de transformer le surplus de chaleur en électricité, un système qui permet d’associer la production d’électricité à celle de chaleur, et de réduire de 300 tonnes les émissions annuelles de CO² liées à la consommation énergétique de l’endroit. Le palais produirait même des certificats verts grâce à cette innovation. L’installation d’un système GTC ¬– un logiciel gérant automatiquement et intelligemment l’allumage et la coupure du chauffage en fonction des variations de température ¬– est aussi à l’agenda.
Une facture annuelle autour de 700 00€
En termes d’éclairage, on fait aussi un effort en remplaçant les ampoules et les néons vétustes et énergivores par de nouveaux modèles plus verts. Toutefois, le statut de bâtiment classé du Palais de justice impose que certaines pièces restent inchangées, tout comme leur système d’éclairage, déplore mon interlocuteur. A voir si ces mesures permettront réellement de réduire les coûts en énergie sur le long terme. La facture du Palais de justice plane encore aujourd’hui autour de 700.000€ par an.
