Lorsqu’on habite en ville, ce n’est pas facile d’avoir la main verte. Cultiver ses propres légumes l’est encore moins. Certains ont la chance d’avoir un petit jardin ou ne serait-ce qu’une petite parcelle de terre chez eux. Tandis que d’autres n’ont tout simplement aucune solution pour planter des légumes dans leurs appartements. Il existe alors, pour eux, différents collectifs, sous forme d’ASBL, qui occupent des terrains cultivables en ville ou en périphérie. En effet, ces terrains sont ouverts à tous ceux qui aimeraient se mettre dans la peau d’un jardinier en herbe.
Les potagers urbains sont parfois critiqués, essentiellement à cause des problèmes liés à la pollution. Il est vrai que différentes études menées par l’Université de Berlin ou encore par Greenloop, à Bruxelles, ont démontré que certains métaux lourds pouvaient se retrouver dans les fruits et les légumes cultivés en ville. Parmi ces métaux lourds sont compris le cadmium, le chrome, le plomb, le zinc, le nickel et le cuivre. Des traces de ceux-ci ont été détectées dans beaucoup de produits comme la tomate, les haricots verts, les carottes, etc. Mais malgré tout, lorsque les potagers urbains sont bien placés et que des études du sol ont prouvé la bonne qualité du terrain, ils offrent énormément d’avantages.
Découvrez les potagers urbains (zones vertes) près de chez vous.
Carte réalisée dans le cadre du site de Michel Willain
Vie de quartier
Ces potagers urbains se révèlent être des espaces de cohésion, permettant de constituer une communauté florissante autour d’un projet. Ainsi, au potager urbain James Ensor, à Anderlecht, cultiver ne semble être qu’un prétexte. Il ne s’agit pas tellement d’arrondir les fins de mois, mais plutôt de créer une vie de quartier autour d’une activité agricole. Une excuse toute trouvée pour les habitants qui se rencontrent régulièrement, s’évadant ainsi de la vie citadine. Une réunion est organisée chaque mois pour maintenir le bon fonctionnement du potager et se préoccuper de son avenir. Celui-ci profiterait d’une situation idéale puisqu’il est en surélévation par rapport aux rues environnantes, qui, elles, ne souffrent pas d’un trafic trop fréquent. Aussi, le sol a été analysé dans le but d’amener la certitude que le terrain n’est pas contaminé par les métaux lourds. Ceci permet de garantir une production saine et diversifiée. Les risques de pollution sont donc limités. Et cette constatation permet aux jardiniers du potager de profiter de produits alimentaires propres à la consommation, en toute sérénité.
Ici, on privilégie le qualitatif au quantitatif. Les participants au projet peuvent s’investir dans une parcelle collective ou louer une zone d’exploitation privée, comme le fait Mohammed.
« Ils sont délicieux, tes choux, Mohammed ! »
Mohammed possède l’une des parcelles privées du potager James Ensor. Son lopin de terre, il l’entretient avec amour depuis la mise en place des toutes premières surfaces arables du collectif. Maïs, choux, poireaux, potirons, navets ; il cultive presque tout. Il y va pour passer le temps, il est retraité et aime s’occuper dans la nature. Dès qu’il fait beau, il en profite.
Sa petite voix se mêlant aux bruits de la ville nous invite à le suivre dans son histoire. Comme s’il nous tendait la main pour nous amener chez lui où il nous proposerait de manger avec sa famille. Les fruits de son travail ne le dispensent pas d’aller dans les magasins, car il les partage avec son entourage. Le commentaire que lui lance Marie en témoigne : « Ils sont délicieux, tes choux, Mohammed ! ». Sa générosité n’a pas de limites et comme pour nous remercier (mais de quoi ?) il nous offre six beaux navets.
[…] exploré le thème de l’alimentation pendant les semaines qui ont précédé #tousàtable. Leurs articles ont été publiés dans le Bruxelles Bondy Blog et dans le groupe Facebook […]