Penser, consommer et agir différemment : voilà une idée qui habite Jean d’Ursel depuis quelques années. Cet étudiant en ingénierie architecturale, vivant dans une collocation à Bruxelles a réduit sa consommation de viande, fait un maximum de déplacements à vélo et mange essentiellement local. Si ce dernier n’a pas eu de déclic radical, il a été inspiré par des documentaires tels que « Demain » ou « En quête de sens », mais aussi par ses voyages en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Sa façon de voir les choses, il aime la partager avec les autres. C’est selon lui essentiel : « Je ne me sens vraiment pas isolé dans mon coin à faire des efforts qui n’engagent que ma propre opinion sur une question, mais plutôt dans la lignée d’énormément de personnes qui ont eu un changement de comportement qui deviendra bientôt une évidence pour tout le monde ». Il est donc pour lui indispensable de partager ce mode de vie, sans pour autant l’imposer aux autres.
Garden Network, un potager vertical sur les toits de Bruxelles
Le projet qui l’anime depuis la fin de l’année passée est tout aussi écologique. Il a cofondé l’association Garden Network. Le but ? Rassembler une communauté de personnes autour d’un concept innovant, utile et complètement gratuit : le potager vertical. L’idée est simple et efficace : construire un potager qui prend un minimum de place avec une palette, de la terre et un système d’irrigation.
S’ils ont commencé ce projet dans leur colocation, ils se sont rapidement rendu compte que cette idée pourrait permettre aux étudiants ou à d’autres personnes intéressées de manger plus sainement et plus économiquement tout en produisant moins de déchets.
Volonté de conscientiser son entourage
La création de Garden Network n’a aucun but lucratif. Son unique objectif est de tenter de faire changer le mode de consommation habituel des personnes qui s’intéressent à ce projet. Depuis le mois de mars, les co-fondateurs ont ainsi installé plusieurs potagers partout dans Louvain-la-Neuve, mais aussi à Bruxelles. Par ailleurs, ils ont également développé le concept de « crowdbuilding », soit l’organisation d’un rendez-vous pour construire ensemble les potagers commandés et apprendre ainsi à cette communauté à les fabriquer eux-mêmes. Si, récemment, l’activité a été réduite à cause des vacances estudiantines, Jean ne s’est pas pour autant tourné les pouces. « On a récemment fait une installation de 12 potagers sur les toits du magasin Caméléon et on a reçu plusieurs commandes d’écoles ». Le public initialement visé était les étudiants, mais Garden Network reçoit de plus en plus de demandes venant d’institutions publiques et privées.
Aucun but lucratif
Néanmoins, il ne veut pas en faire un business : « Le but n’est pas d’en faire une activité professionnelle, ma priorité étant avant tout mes études. Lorsque l’on installe nos potagers chez les étudiants, c’est 100% gratuit. L’UCL nous avait offert un subside à Louvain-la-Neuve qui permettait de couvrir les frais matériels, nous allons essayer d’obtenir la même chose de l’ULB. Nous allons également nous lancer à Namur pour toucher un maximum de personnes. Lorsque l’on va dans des bureaux ou des écoles, nous faisons simplement payer les frais matériels, même si d’autres proposent le même genre de services pour des prix excessifs. »
Le froid hivernal va quelque peu geler l’activité de Garden Network, mais Jean d’Ursel et ses camarades ont à cœur d’en profiter pour informer un maximum de personnes afin d’installer le plus possible de potagers au retour du printemps.