« Vous êtes plus de 2.000, ici ce soir ! » annonce fièrement au micro un membre du staff de Benoît Hamon, le candidat de la gauche française. Il ne faut que quelques instants pour que ce dernier surenchérisse : « On m’annonce dans l’oreillette que vous n’êtes pas 2.000, mais bien plus de 3.000 ! » L’information est accueillie par une audience en liesse réunie ce mardi 21 mars dans la salle de La Madeleine, dans le centre de Bruxelles. Il est temps pour Benoît Hamon de commencer un discours de près de deux heures.
Discours rôdé et bien huilé
Sur la forme, le meeting est conventionnel, reprenant presque dans l’ordre tous les points du programme du candidat. Parmi ceux-ci, le traitement donné à l’éducation retient mon attention. Sur ce plan, Benoît Hamon l’assume : il n’y a pas de rupture avec ce qui a été fait durant le dernier quinquennat, mais une véritable volonté de continuer le travail amorcé sous la présidence Hollande.
Campagne présidentielle oblige, il prend un malin plaisir à décrédibiliser les programmes de ses adversaires, le leader du mouvement “En marche” en tête de liste. Selon Hamon, le programme d’Emmanuel Macron sur l’éducation est infaisable car il nécessiterait non pas 7. 000 nouveaux professeurs, mais 12.000.
La candidate du Front National, Marine Le Pen, et le candidat Les Républicains, François Fillon, ont aussi largement eu droit à leurs lots de piques acérées, le candidat PS n’hésitant pas à lancer :
“Vous êtes des Tartuffes !”
Pourtant, c’est avant le discours que nous assistons au ciblage le plus flagrant de ses adversaires avec la projection de cette vidéo qui se moque ouvertement des autres candidats :
Le pâtissier et le philosophe
Benoît Hamon ne fait pas qu’attaquer ses rivaux, il propose aussi des réformes concrètes concernant l’Éducation nationale française. Il veut métamorphoser le système en place en redorant le blason de la filière professionnelle :
« En France, on ne considère pas, hélas, que l’excellent pâtissier vaut autant que l’excellent philosophe. »
Son programme sur l’éducation se concentre aussi sur le nombre maximum d’élèves autorisés par classes lors des trois premières années des classes primaires. Un sujet qu’il a déjà détaillé dans une interview accordée à RTL.
Après le meeting, un admirateur convaincu se lance : “Les propositions de Benoît Hamon remettront la France sur pied. » Et d’ajouter : « C’est certainement l’homme de la situation. Son programme sur l’éducation peut changer la France à jamais !” Une déclaration en total accord avec un public clairement acquis à la cause du candidat de gauche. Un jeu à domicile qui pourrait même faire oublier les derniers sondages qui placent Hamon en quatrième position, derrière François Fillon.