Elle a 20 000 abonnés sur Instagram, 120 000 sur Facebook. En 5 ans, Charlotte Abramow a pu créer une immense communauté de fans. Un vivier qu’elle mobilise aujourd’hui pour réaliser une exposition à l’effigie de son père.
Charlotte Abramow s’est lancée dans la photo à 13 ans. Dès l’âge de 16 ans, elle organise ses shooting de A à Z. A 19 ans, elle rejoint Paris pour étudier à la très sérieuse école des Gobelins. Ça, c’est pour le parcours.
Depuis, elle a lancé des séries de photos originales, surréalistes et décalées. Par exemple, elle a imaginé The Real Boobs en 2014, une collections de photos de poitrines, comparées à des fruits. Avec cette collection, elle veut montrer qu’ “il n’y a pas que la paire de seins identique qu’on voit partout dans les médias bien faite, bien mise en place, alors qu’en fait il existe une multitude de seins aux formes différentes”. Féministe, elle veut donc faire passer des images sans être moralisatrice. “Je suis féministe et j’essaie de proposer une vision du monde égalitariste et libérée, en voyant le corps comme un ami avec lequel on peut s’amuser”. Charlotte s’intéresse beaucoup au corps et notamment à la question de l’hypersexualisation. Son projet a été exposé aux Rencontres d’Arles.
Maurice, “le plus grand projet de sa vie”
Charlotte s’inspire du monde, des gens et des couleurs qui l’entourent. Son dernier projet est sans doute le plus personnel et intime : une exposition sur son père, Maurice. Maurice a 84 ans. En 2011, on lui diagnostique un cancer. Après une opération, il tombe dans le coma. S’en suivent de longs mois de rééducation, il a eu « une nouvelle naissance ». Vif, parfois « un peu à l’ouest », mais incroyablement tendre et touchant. Dans cette opération, son père joue le rôle de chef de projet. “Il est super excité et dit que ça va être grandiose. A chaque fois qu’il voit une nouvelle photo, ça le fait rire !”
Charlotte et son équipe (neuf personnes au total) vont donc s’atteler à montrer ce personnage sous toutes ses facettes. Une exposition et un livre de photos suivront.
Grâce à son immense communauté de fans, le projet a déjà récolté en une semaine plus de 60% des 25 000 euros requis pour sa concrétisation. “Vu que je joue cartes sur table et que j’expose clairement ma vie privée et un sujet très intime, j’appréhendais les réactions. Mais je suis contente que mon message positif ait été perçu et que cela ait créé une vague d’optimisme. Et puis tout le monde tombe sous le charme de Maurice, c’est une évidence.”
Charlotte a jusqu’au 8 novembre pour réussir son crowdfunding. Vous pouvez d’ailleurs la soutenir ici.