Un soleil méditerranéen malgré la bise automnale. Des passants emmitouflés dans leur manteau et écharpe de laine. Et enfin des voitures qui martèlent les pavés de la rue de la Science. C’est le cadre choisi par le Parti Socialiste de Lutte (PSL) pour scander ses revendications devant l’ambassade d’Espagne à Bruxelles. Les cris se mêlent au brouhaha de la rue, mais n’en demeurent pas moins puissants.
La manifestation bruxelloise a regroupé une dizaine de personnes de divers horizons : étudiants, travailleurs, retraités. Tous unis contre le nouveau décret Lomce qui pèse sur les épaules des étudiants espagnols. La capitale belge n’est pas la seule actrice de ce mouvement de revendication. Des étudiants du monde entier montrent leur soutien à cette grève soutenue par le parti espagnol de gauche Podemos.
“Résistance internationale contre l’austérité du capital !”
Pourquoi une telle manifestation à travers le monde ?
Les étudiants ne sont donc pas allés en cours afin de revendiquer leurs droits. Il sont en grève ! Pourquoi un tel mouvement, qui agite les étudiants, mais également des professeurs ? Cet été, une nouvelle loi est entrée en vigueur en Espagne : las revalidas (les re-validations). Il s’agit d’une série d’examens à passer à la fin de l’école primaire et secondaire. Ils définiront les étudiants ayant le droit de postuler dans certaines universités. Cet élitisme est jugé honteux et anti-démocratique par les étudiants et certains corps professoraux. Selon eux, ces règles seraient mises en place pour empêcher les jeunes issus de la classe ouvrière d’accéder aux universités. Certains affirment que cette loi constituerait un nivellement vers le bas, d’autres qu’elle ferait entrer dans l’arène la loi du plus fort.
De norte a sur, de este a oeste, la lucha sigue cueste lo que cueste! (Du nord au sud, de l’est à l’ouest, la lutte continue, qu’importe le coût!)
Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de cette loi des revalidas. En 1970, déjà, elle fut éradiquée après avoir été mise en place sous la dictature du Général Franco. Les jeunes sont donc de plus en plus nombreux à descendre dans les rues pour demander la suppression des ces re-validations. Les associations étudiantes ont donc invité les élèves à ne pas aller en cours ce mercredi et à participer aux rassemblements de protestation.