Robotisation, automatisation, mécanisation, intelligence artificielle, etc. Et si ces termes étaient ceux de demain ? Selon une étude réalisée par la banque ING, 49% des employés en Belgique sont menacés d’être remplacés par un robot ou un ordinateur d’ici les 20 prochaines années. Soit 2,2 millions d’emplois sur les 4,5 millions en Belgique. L’étude, menée sur la base d’un peu plus de 400 emplois, s’appuie sur une recherche similaire réalisée aux États-Unis par les chercheurs Carl Frey et Michael Osborne.
Les métiers les plus à risques sont les travaux routiniers avec un salaire moyen. Comme les employés de bureau, les vendeurs dans les magasins et les aides ménagères. Un top 3 qui compte respectivement 155.000, 133.000 et 92.000 emplois robotisables. À l’inverse, les professions davantage intellectuelles, scientifiques ou encore artistiques ne représentent qu’un risque modéré compris entre 0 et 10%.
L’étude relativise toutefois les résultats obtenus. Si certains métiers pourraient être automatisés, cela ne signifie pas qu’ils le seront effectivement. Nombreux sont également les spécialistes qui soulignent la création de nouvelles activités apportée par ces technologies. Bernard Fusulier, sociologue à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, est quant à lui mitigé. « Il y a de la destruction d’emploi, des processus de déqualification mais aussi un allègement, une hausse des qualifications et de nouvelles niches d’emploi. »
Plus encore, pour le sociologue, nous assistons à un changement de notre mode de vie, poussé par ces nouvelles technologies. « Ces technologies, accessibles et utilisées dans ces tiers-lieux de fabrication y compris le chez soi, bousculent aujourd’hui les façons de produire, de s’organiser, d’agir individuellement ou collectivement, et pourraient aussi préfigurer une nouvelle façon de travailler, de concevoir, de produire, de décider, d’agir, de consommer… »
“8,25% de temps en plus pour les journalistes”
Parmi ces métiers « menacés », le domaine journalistique est modérément concerné. En effet, les métiers qui s’y rattachent pourraient, dans les 20 prochaines années, être touchés à 8,25%. Un chiffre abordé sereinement par Ricardo Guitierrez, secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ). Selon lui, l’arrivée de la robotisation dans le secteur permettrait de débarrasser les journalistes de tâches ingrates, telles que la collecte de résultats sportifs. « Je trouve cela réjouissant. Les journalistes auront 8,25% de temps en plus pour faire leur vrai travail plutôt qu’une série de tâches barbantes que pourront faire les robots de demain. » Pour le secrétaire général, ces nouvelles technologies ne représentent en aucun cas une menace pour la profession. « Ce n’est pas un risque pour le métier, mais au contraire une opportunité. Il y a une série de tâches qui ne pourront jamais être robotisées. Les robots ne peuvent fonctionner que sur la base d’informations publiques, alors que le rôle du journaliste est d’aller chercher ce qui n’est pas disponible justement. Et ça les robots ne pourront jamais le faire. »