Ce mercredi 25 novembre, les écoles de la Région bruxelloise ont rouvert, malgré l’alerte de niveau 4. Des mesures de sécurité ont été communiquées dans les écoles de la capitale. Elles sont mises en place jusque lundi prochain, date à laquelle la menace sera réévaluée. Après deux « jours de vacances », comme le résument certains élèves, c’est le retour à la réalité.
Aux abords de l’école Saint-Jean-Berchmans et de la gare Bruxelles-Chapelle, la police est bien visible. Pas de quoi rassurer les plus craintifs. Elise, 14 ans, n’a pas dormi de la nuit. Elle explique que, ce matin, elle avait peur de retourner à l’école. Sa copine Manon lui dit qu’« il ne faut pas avoir peur, sinon les terroristes auront gagné ! ».
Un papa confie que son aîné, Sasha (9 ans), avait peur ce matin. Par contre, ses deux plus petits ne se rendent pas vraiment compte de ce qu’il se passe et étaient très pressés de retrouver leurs camarades. Dans les écoles, c’est en effet dans les grandes classes que les instituteurs doivent faire face aux craintes et aux interrogations des élèves, qu’il s’agit d’apaiser.
Parents inquiets
Parmi les parents, les esprits ne sont pas tranquilles non plus. Ivan, père de trois enfants scolarisés à Forest, confie qu’il n’était pas « à l’aise », mais « qu’il faut reprendre le cours d’une vie normale le plus vite possible ». Certains ne comprennent pas pourquoi, aujourd’hui, leurs enfants ont de nouveau accès aux écoles alors que la menace reste à 4 jusqu’à lundi prochain. D’autres relativisent : « Je suis content que la petite puisse retourner à l’école, car, nous aussi, nous devons retourner travailler. Les garder à la maison, ce n’est pas évident. Mais pour moi, ce n’est pas en mettant deux policiers à l’entrée des écoles que ça va changer quelque chose, il faut combattre le problème là-bas, au Moyen-Orient », explique Marc, le papa de Marie, 5 ans, qui se rend dans une école du centre de Bruxelles.
Si présence policière il y a, celle-ci n’a pas duré. Une directrice confie que des agents étaient postés devant les bâtiments lors des heures d’ouverture, mais qu’ils ne sont pas restés statiques. Entre les moments d’affluence, ils patrouillent aux abords des établissements, dont les grilles sont closes.
Accès limité
Dure journée d’ailleurs pour les retardataires. Au Lycée Dachsbeck, une élève arrive avec quelques minutes de retard devant une porte fermée. Quelqu’un finit par lui ouvrir et lui demande immédiatement son journal de classe, avant qu’elle ne rentre dans l’enceinte de l’école. Les portes se referment tout de suite derrière son passage.
Aucune personne étrangère à l’école, pas même des animateurs ou des ouvriers, n’est autorisée à entrer. Toutes les excursions sont annulées, comme celles à la piscine ou encore au théâtre.
Sécurité oblige, les parents ne peuvent pas non plus accompagner leurs enfants jusque dans la cour de récréation, comme ils le font d’habitude. Ils doivent déposer les petits à l’entrée, où se trouve un professeur qui filtre les arrivées. Mme Delaunois, directrice de l’école J.J. Michel à Saint-Gilles annonce que « ce sera les mêmes mesures pour la fin des cours ».
Pas de récré
Pour ce qui est des mesures pratiques, certains élèves seront privés de récréation, dans les écoles où la cour donne directement sur l’extérieur. Ils seront plutôt réunis dans le gymnase ou dans le réfectoire.
Malgré les inquiétudes, il n’y a eu que peu d’absents à signaler parmi les élèves. Pour ceux qui ne sont tout de même pas venus, leurs absences ne seront pas sanctionnées, comme l’indiquait Joëlle Milquet sur les ondes de la RTBF. La directrice confie que les parents sont très « disciplinés et compréhensifs » par rapport aux mesures de sécurité mises en place, « mais ce n’est peut-être pas pour autant qu’ils sont rassurés ».