La presse dite « papier » a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Plus qu’un constat, c’est une véritable remise en question des systèmes de financement qui s’impose. Traditionnellement, le financement de la presse s’articule autour du secteur public (financé, en partie ou en totalité, par l’état) et du secteur privé. Mais cette tradition est de plus en plus nuancée. Des sources alternatives de financement font leur apparition, ce qui permet à de nouveaux médias d’éclore, et à ceux préexistants de diversifier, voire d’augmenter, leurs revenus.
Quelle est la place du lecteur dans ces nouvelles méthodes ? La publicité et le financement public sont-ils source de pression sur les rédactions ? Le crowdfunding et les modèles participatifs et associatifs ont-ils un avenir dans la presse belge ? Plusieurs médias ont été réunis pour débattre de ces sujets lors d’une soirée conférence organisée à l’Ihecs, ce jeudi 12 février, par Financité. Trois participants au débat ont accepté de nous accorder une interview avant le début de la conférence.
Bram Souffreau, co-fondateur d’Apache.be, média exclusivement disponible sur le web : « Nous avons opté pour un système d’abonnements. Les gens doivent payer s’ils veulent avoir accès à l’intégralité du site ».
Apache.be fonctionne sur un modèle coopératif qui met le lecteur au centre du processus. Ils acceptent des subsides de l’état, ce qui leur permet de ne pas devoir recourir à la publicité.
Hugues Dorzée, rédacteur en chef du magazine Imagine demain le monde : « Il faut inventer toute sorte de pistes nouvelles pour essayer de voir quels pourraient être demain les nouveaux modèles à inventer ».
Imagine demain le monde souhaite une plus grande participation financière de l’état, tout en gardant une liberté éditoriale et rédactionnelle de la presse. Il repose sur un système classique d’abonnement.
Gabrielle Lefèvre, ancienne journaliste au journal Le Soir et membre du Conseil de direction de l’AJP : « Les journalistes doivent compter sur leurs lecteurs, d’abord ».
Gabrielle Lefèvre est une fervente partisane de la liberté de la presse. Elle regrette la disparition d’une certaine presse d’opinion et juge que l’état doit pourvoir des subsides d’aide aux médias en difficulté. En outre, elle prône pour une mutualisation des moyens de productions de la presse afin d’éviter la disparition des journaux moins connus du paysage médiatique.