Comment vit-on sa foi, en tant que jeune, dans un pays où l’islam est religion d’État ? 52,2% des jeunes Marocains de 18 à 24 ans se disent musulmans pratiquants, 26,7% sont non pratiquants ; et seuls 11,8% se déclarent non religieux.
Au cours de notre reportage dans les rues de Rabat, nous avons rencontré des jeunes qui, pour la plupart, se disent libres de leurs choix et de pratiquer leur foi comme ils l’entendent. Ils admettent tout de même que leur liberté est limitée. Leur mode de vie est encadré par la religion et par le regard de l’entourage.
Quelques personnes rencontrées s’autorisent l’alcool et la cigarette, tout en précisant qu’elles font une distinction entre croyances, rites et vie quotidienne. Il semble également difficile de rencontrer des personnes athées. Les jeunes moins stricts vis-à-vis de la religion nous préviennent : personne ne parlera de ce sujet face caméra, de peur d’avoir des problèmes.
Face à ces tabous persistants, un étudiant précise que passer plusieurs mois sur place, permettrait de découvrir un autre Maroc, celui qui se révèle dans un cadre intimiste et dévoile des discours plus personnels sur la foi. Mais dans la rue, parler de religion reste délicat.