Alors que la terreur plane sur notre pays, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) est bien décidée à jouer un rôle essentiel dans la prévention de la radicalisation et dans la promotion du vivre ensemble. Des projets peuvent en effet être mis en place dans ses compétences : l’éducation, le sport, la culture et la jeunesse. Zoom sur le débat thématique entre le MR, CDH et PS lors de la séance plénière thématique du 25 novembre.
PS : Laïcité et mixité, essentielles au vivre ensemble
« Nous devons rapidement éradiquer le spectre de la terreur » clame Christiane Vienne, députée socialiste. Le PS est clair : la sécurité est un droit fondamental, et tout sera mis en œuvre pour lutter contre le racisme. Pour les socialistes, cette prévention contre le radicalisme se réalise par une « co-éducation ». La présidente de la commission de l’Education, Latifa Gahouchi, précise que tout le monde est impliqué dans l’éducation et en particulier les parents. « Des citoyens formés et informés », c’est en quelque sorte le nouveau plan d’action du Parti-socialiste.
La FWB va d’ailleurs débloquer 26 000 euros pour l’organisation de cours “anti-radicalisme” au sein même des prisons à partir du 1er janvier. Les détenus pourront suivre ces cours dispensées par des professeurs de l’enseignement de promotion sociale. Le député Bea Dialo souligne également que l’émancipation des jeunes est primordiale pour le vivre ensemble. Afin que « nous ne soyons plus impuissants face à cette violence », des formations contre le radicalisme seront mises en œuvre via une plate-forme citoyenneté et des actions seront menées dans les maisons de jeunes.
Le MR : « L’heure n’est pas à la polémique, mais au débat démocratique. »
C’est la première phrase prononcée par George-Louis Bouchez. Il veut privilégier un discours apaisant et serein. Surtout dans les écoles qui occupent un rôle premier dans la construction de la société. « Cela doit rester un lieu d’apprentissage dans la sérénité… » déclare George Flébuchier. Il rappelle d’ailleurs que le cours de citoyenneté, bientôt instauré dans les établissements scolaires, doit rappeler les valeurs supérieures. Il insiste également sur la fermeté dont il faut faire preuve face aux enseignants qui adopteraient des comportements discriminatoires. « Il faut agir et pas seulement discourir ! ».
Un autre point important pour le MR est l’intégration grâce au sport. De même que l’importance des actions qui doivent être effectuées dans le milieu carcéral, lieu propice à la radicalisation. D’où l’appel à un nouveau débat sur le port du bracelet électronique pour toute personne suspectée d’extrémisme.
Le CDH : Former les professeurs aux réseaux sociaux
Le parti démocrate, quant à lui, aborde le sujet de la coordination au niveau international dans la lutte contre le radicalisme. Il questionne le gouvernement sur la manière dont la concertation s’effectue. Clotilde Leal Lopez affirme que le gouvernement ne maîtrise pas les meilleures modalités d’intervention.
Contrairement au MR, elle pense que le cours de citoyenneté, ainsi que celui de philosophie, ne sont pas suffisants pour amener les jeunes à un meilleur vivre ensemble. Par rapport aux divers événements culturels, comme la pièce Djihad, elle s’offusque de voir que certaines jeunes la prennent encore au premier degré. Et demande au monde pédagogique le décodage, avant et après, d’un tel projet. Lopez aborde le sujet des réseaux sociaux. « C’est à nous de former les étudiants et les professeurs à une bonne lecture de ces réseaux sociaux ». Selon elle, il faudrait produire des outils en éducation aux médias. Elle demande également que les Imams possèdent un diplôme pour pouvoir exercer leur profession.
Les établissements scolaires, les réseaux sociaux, les prisons, mais aussi les centres sportifs sont donc ciblés. C’est donc là qu’on peut s’attendre à voir des actions politiques, en réponse aux récents événements.