Depuis plusieurs jours, les médias parlent à outrance de Molenbeek. Radio Panik, une radio associative bruxelloise, ne fait pas exception à la règle : mardi, dans l’émission Radio Maritime, plusieurs habitants étaient invités pour discuter de la situation actuelle. La différence, c’est que Radio Maritime n’a pas attendu les grands médias pour parler de Molenbeek.
L’émission a démarré en septembre 2014 déjà, avec pour objectif de traiter l’actualité principalement sociale et politique du quartier maritime de Molenbeek, entre Comte de Flandre et Tour et Taxis. A la barre, l’asbl GSARA, une association bruxelloise basée au Centre communautaire maritime de Molenbeek, qui organise des ateliers média pour tous les publics.
Montrer le vrai Molenbeek, loin des clichés
« L’objectif de Radio Maritime est de donner un autre son de cloche sur la commune », affirme Guillaume Abgrall, un des animateurs de l’émission. Pour cela, comme à chaque fois, GSARA a invité les habitants à venir s’exprimer à la radio. Cette semaine, les débats ont forcément porté sur la situation actuelle, suite aux attentats de Paris et aux liens avec certains habitants de Molenbeek. Des responsables du Vaartkapoen, un centre culturel de la commune, ont également pris part à la discussion, en marge de l’initiative « Molenbeek donne de la lumière », que le centre culturel a organisée mercredi soir.
Suite à la présence massive de journalistes dans leur commune ces derniers jours, les habitants de Molenbeek fuient les médias. En revanche, dans Radio Maritime, ils n’ont pas peur de parler. Ils viennent pour échanger, discuter, donner leur avis. « Avec nous, ils ont confiance, parce que ça fait longtemps qu’on fait ça. En plus, les gens savent que c’est en direct et qu’ils ne seront pas coupés au montage, comme c’est le cas avec les plus grands médias », explique Guillaume.
Une commune très soudée
À travers les paroles des invités, on sent une grande solidarité entre les habitants de la commune, particulièrement envers la maman des frères Abdeslam. L’un, Brahim, s’est fait exploser à Paris le 13 novembre et un autre, Salah, est toujours recherché par la police. « Aucune mère n’a envie de voir son fils devenir de la chair à canon. C’est une maman qui a donné une éducation exemplaire, j’en suis témoin. C’était ma voisine », a affirmé Malika Saissi, une des responsables du Vaartkapoen.
Suite à l’émission, l’asbl a reçu un message de haine par Facebook. Le sujet était bien sûr sensible et les responsables ont même failli ne pas le traiter. « Même si on a hésité au départ, pendant l’émission, je me suis dit qu’on avait bien fait”, raconte Guillaume. “Ça fait du bien d’entendre les gens s’exprimer librement sur le sujet ».
Radio Maritime – Molenbeek donne de la lumiere / Attentats de Paris – Saison 2 Episode 8 by Gsara_Bxl on Mixcloud