A l’occasion de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD), le BBB est allé faire un tour du côté du nouveau bâtiment des Petits riens, un immense hangar de 10.000 m2, érigé près du Ring de Bruxelles pour récolter et de trier les 7.000 tonnes de dons collectés.
En tant que citoyens, nous ne sommes pas toujours au courant de ce qu’il advient des dons que nous faisons aux entreprises d’économie sociale, que ce soit dans la filière du textile, celle l’électroménager ou encore des déchets verts. Pour beaucoup d’entre nous, déposer des déchets dans une bulle revient à les donner directement aux plus démunis. Il s’agit pourtant d’une idée fausse. « Cela ne fonctionne pas ainsi » indique Claudia van Innis, chargée de prospection pour l’opérateur social Les Petits riens. Selon leur qualité, certains objets donnés seront ainsi recyclés, d’autres vont être vendus. Au bout de la chaîne de tri, il faut parfois envisager l’incinération des objets inutilisables.
Selon Claudia van Innis, « c’est la complexité du processus qui empêche les gens de comprendre la réalité du terrain ».
Le tri est donc complexe, d’autant plus qu’il est réalisé par différentes associations. « Il faut expliquer aux citoyens qu’il existe différents types d’opérateurs qui font de la collecte de déchets », explique Arabelle Rasse, chargée de communication pour Ressources, fédération des entreprises d’économie sociale. Mais toutes ces associations ne travaillent pas avec les mêmes objectifs, ni dans la même transparence.
Label « Solid’R » pour mieux s’y retrouver
Pour répondre à la multiplication des opérateurs privés sur le marché du recyclage, et afin d’éviter toute confusion dans l’esprit du consommateur, le label “Solid’R”a été créé. Ce label identifie les organisations actives dans la récupération et le recyclage qui s’engagent au respect de règles éthiques et solidaires et à leur contrôle par un organisme indépendant. Ainsi, les citoyens qui souhaitent se défaire de biens au profit d’un projet de solidarité ont la certitude que ces biens seront revalorisés dans cet objectif.
Consommer malin pour produire moins de déchets
Enfin, le recyclage n’est pas une fin en soi. Pour les citoyens qui veulent vraiment apporter leur pierre à l’édifice du recyclage des vêtements et des autres objets, il faut aussi intervenir en amont, au niveau de la consommation. En effet, aux yeux des associations, le meilleur déchet est celui qui n’existe pas encore.
Les communes conscientisées
La gestion des déchets est une des compétences gérées par les communes. Durant la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, une matinée de travail était d’ailleurs entièrement destinée aux communes. Celles-ci sont obligées de collaborer avec les entreprises d’économie sociale pour la collecte de textiles. Mais elles le font de bon coeur, selon Arabelle Rasse : « les communes sont plutôt intéressées, parce que cela les aide à remplir leur objectif de réutilisation. En travaillant avec nous, les communes participent pleinement à l’économie circulaire, en circuit court ». Claudia Van Innis ajoute que le recyclage a le vent en poupe : “C‘est plus facile de convaincre les communes aujourd’hui du bien fondé de nos actions qu’il y a 15 ans. On doit aussi faire comprendre aux communes qu’on offre des possibilités de recyclage au niveau textile et qu’on est vraiment un service à la collectivité. Les communes s’en rendent de plus en plus compte”.