Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une résolution d’initiative pour l’amélioration de la situation des réfugiées et demandeuses d’asile dans l’Union européenne. Le rapport sur lequel cette résolution est basée a été rédigé par la Britannique Mary Honeyball, du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates. Il avait été adopté par la commission parlementaire des droits de la femme et de l’égalité des genres (FEMM) en février.
Un rapport nécessaire, car les hommes ne sont pas les seuls à venir demander l’asile. Les femmes représentent un tiers des demandeurs d’asile. “Selon le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 20% des personnes arrivées par la mer Méditerranée depuis le 1er janvier 2016 sont des femmes et 33% des enfants”, rappelle Vĕra Jourová, Commissaire européenne pour la justice, les consommateurs et l’égalité des genres, qui soutenait le rapport durant les débats au Parlement.
Des voies légales d’immigration
La résolution propose plusieurs mesures pour répondre aux besoins spécifiques des demandeuses d’asile. Il insiste sur la nécessité d’itinéraires sûrs et légaux pour accéder à l’Union européenne afin de permettre aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées de chercher refuge sans risque.
Les députés mettent en avant la particulière vulnérabilité des femmes et des enfants. “Des recherches montrent que les femmes et filles réfugiées font face à de l’exploitation, des agressions violentes et du harcèlement sexuel à chaque étape de leur voyage et ce, même sur le sol européen”, affirme Mary Honeyball.
La possibilité de demander l’asile depuis leur pays d’origine leur éviterait de nombreux traumatismes. “Les femmes et aussi les enfants qui remplissent toutes les conditions pour obtenir l’asile au sein de l’Union européenne sont forcés de se prostituer pour payer leurs documents de voyage et une place dans un bateau ou un camion”, ajoute l’eurodéputée.
Un rapport adopté sans opposition marquée
Le rapport a bien été accueilli par la majorité des députés et la résolution dans son ensemble a été adoptée après le vote en plénière. Les oppositions au texte venaient surtout de l’extrême droite, jouant sur la peur, les amalgames et la diabolisation de l’Islam. “Les valeurs du féminisme islamique n’ont rien à voir avec les nôtres. Ne faut-il pas protéger nos enfants de ces valeurs qui arrivent ?”, déclarait la Britannique Janice Atkinson, vice-présidente du groupe Europe des Nations et des Libertés.
Plusieurs députées déploraient également la faible présence d’hommes lors des débats. Une absence symbolique, le jour consacré aux droits de la femme.
La balle est dans le camp de la Commission européenne
Cette résolution non législative a surtout pour but d’éveiller les consciences et d’exercer une pression politique sur les États membres et sur la Commission européenne, auxquels les parlementaires demandent d’agir pour une meilleure protection des femmes demandeuses d’asile et réfugiées.