A Barvaux, le centre d’accueil La Jastrée a réouvert ses portes depuis septembre pour accueillir 95 demandeurs d’asile. La réaction des riverains quant à cet accueil est généralement prudente, mais positive.
Omer Bauffe, un habitant de Barvaux, explique : « On est vraiment sensibilisé par cette problématique. Le problème des réfugiés nous a fort interpellé. Mais je trouve qu’ils devraient participer beaucoup plus à la vie sociale de Barvaux. »
La langue peut, selon ce riverain, être un obstacle à l’intégration des réfugiés dans la vie locale : « Disons que les migrants, quand ils se promènent dans la région, ne sont pas mal vus. Maintenant, le problème, c’est qu’ils ne parlent pas français, donc c’est vrai qu’au niveau de l’intégration, c’est difficile pour eux. »
Cet habitant exprime également ses doutes sur la situation des réfugiés en zone rurale sur le long terme. Ecoutez son état d’esprit :
Une autre habitante, Christine Dumont, considère qu’il est important dans l’éducation de ses enfants de les éveiller à la problématique de l’immigration, omniprésente dans l’actualité. Elle trouve primordial que le centre soit ouvert pour que les villageois puissent rencontrer les réfugiés. « En tant que riverain, on doit se rendre compte que tout les a priori ne sont pas forcément vrai. C’est nécessaire d’aller à leur rencontre. L’installation d’un centre en zone rurale permet d’ouvrir l’esprit des villageois à plus de tolérance. »
Selon Jean Claude Crepin, un autre riverain vivant dans la région, il devrait être naturel de bien accueillir ces réfugiés. Il rappelle que ce sont des personnes qui viennent de pays en guerre et qui fuient la violence, les assassinats et les viols. Il faut donc laisser une chance à ces personnes. Il pointe du doigt l’égoïsme dont fait preuve le monde occidental : « J’ai quand même beaucoup voyagé dans ma vie. Il n’y a qu‘ici qu’ont peut avoir des comportements aussi égoïstes. Il suffit d’aller se balader par chez eux pour se rendre compte qu’on est super bien accueilli et que ça serait honteux de ne pas les accueillir ici à Barvaux. »
L’intégration du centre d’accueil dans l’environnement local de Barvaux se passe donc relativement bien. La population est plutôt favorable à l’accueil des candidats réfugiés et à leur intégration au sein de la localité. Si chacun s’accorde à dire que des projets de 80 à 90 demandeurs d’asile sont raisonnables et même indispensables pour un pays d’accueil comme la Belgique, les riverains restent tout de même prudents quant à une intégration réussie des réfugiés sur le long terme.