Je suis un sac poubelle tout ce qu’il y a de plus classique. Je suis blanc et je contiens tous les déchets ménagers habituels. Mes propriétaires habitent la commune de Molenbeek-Saint-Jean, peut être pas la plus belle certes, mais on s’y sent bien tout de même.
Enfin… les temps sont durs ces derniers mois. Surtout depuis que mes propriétaires ont préféré me déposer sur le bord d’une route plutôt que d’attendre le ramassage des déchets, qui se fait quand même deux fois par semaine !
Il faut que je vous dise que je ne suis pas le seul dans ce cas là : près de 2500 tonnes de déchets sont laissées à l’abandon chaque année dans ma commune. C’est alors à Molenbeek d’assumer les frais de déchetterie (on m’a murmuré un montant de 250.000 euros pour évacuer ces dépôts clandestins). Tout cet argent pourrait être investi dans un secteur qui en a plus besoin non ? Surtout dans le contexte difficile que traverse actuellement Bruxelles.
Des caméras contre les dépôts clandestins
Une nouvelle idée a été avancée vers la mi-août afin de lutter contre ces dépôts intempestifs : le principe consiste à installer des caméras de surveillance à l’intérieur de voitures banalisées afin de prendre la main dans le sac (c’est le cas de le dire) ces personnes qui détruisent notre environnement, se rendant ainsi coupables d’abandons cruels de sacs blancs qui ne demandent pourtant qu’à servir les honnêtes concitoyens.
Ces huit caméras sont présentes à des endroits stratégiques, où plusieurs infractions ont déjà été constatées. Elles ne s’activent qu’en présence de mouvement et ont une autonomie qui varie entre 24h et 48h. Du coup les amendes n’ont pas tardé à suivre : de 625 euros et jusqu’à 62.500 euros en cas de déchets dangereux (batteries, déchets de construction, déchets chimiques…). Ce système permet d’identifier les auteurs d’infractions, la majorité du temps via leur plaque d’immatriculation. Il n’est par contre pas encore possible, selon Jan Gypers, 6ème échevin de la ville de Molenbeek et responsable du projet, de déterminer si l’installation des caméras a réellement un effet dissuasif, étant donné que le projet n’en n’est encore qu’à ses débuts.
Je trouve cela quand même triste. Mon grand-père me racontait que quand il était encore un vigoureux sac en carton, c’était différent. De son temps, son propriétaire le réutilisait souvent et il a énormément voyagé. Les miens m’ont fait découvrir la beauté des bas-côtés de la Rue Korenbeek, à deux pas du cimetière.
Je suis un sac poubelle tout ce qu’il y a de plus classique, et je suis nostalgique du passé.