Comme chaque 1er décembre, les associations tentent de sensibiliser la population belge à cette maladie qui reste mortelle si elle n’est pas soignée. Au programme : l’habituelle distribution de préservatifs et de fascicules d’information. Tout cela dans le désintérêt général ? On peut en tout cas se demander si ces campagnes permettent véritablement de sensibiliser les Belges face aux risques de contracter le VIH ? Les jeunes se sentent-ils concernés ? Se font-ils dépister ? C’est ce que nous avons essayé de savoir auprès de quelques étudiants.
Comme l’indique notre micro-trottoir, le sujet est encore tabou. Toutefois, plusieurs jeunes interrogés disent en parler, en famille ou en couple. Par contre, nous avons pu relever de nombreuses anecdotes attestant un manque de précautions lors de rapports sexuels. Le préservatif, oui. Mais il reste souvent logé dans les portefeuilles. Une étudiante indique ainsi : “J’ai déjà entendu plein de mes copines qui disent ‘oui, j’ai rencontré un mec en soirée, et on l’a fait sans [protection]’ “.
Malgré ces comportements imprudents, les chiffres montrent une chute de 15 % du nombre de contaminations dans notre pays. Mais il ne faut pas prendre le virus à la légère pour autant, puisque, en 2014, plus de mille Belges ont été touchés par la maladie. S’il y a une amélioration, il faut donc dénombrer une moyenne de trois contaminations par jour pour cette maladie qui reste mortelle, si elle n’est pas soignée.
Si un grand nombre d’étudiants ne se sont pas fait dépister, on peut toutefois se rassurer en constatant qu’une grande partie d’entre eux seraient prêts à faire un dépistage gratuit. Selon les chiffres, le nombre de tests de dépistage est également en amélioration, mais reste très faible.
La proportion d’hommes atteints par le VIH est en hausse. Ils restent beaucoup plus touchés que les femmes par la maladie.
Les deux populations qui contractent le plus souvent le virus sont les homosexuels et les personnes qui ont eu des rapports hétérosexuels avec des personnes provenant principalement de pays d’Afrique subsaharienne.
L’âge moyen des personnes traitées est de 44,1 ans (chiffres 2013). En Belgique, seuls 2% des diagnostiques en 2014 sont liés à une transmission du virus par voie intraveineuse.
La maladie mieux maîtrisée
Aujourd’hui, de réelles avancées dans la médecine permettent de vivre avec le VIH. Il est désormais possible de ne plus transmettre son virus à son partenaire sexuel ou même à son enfant.
La trithérapie, association de différents médicaments, a permis un recul de l’apparition de la maladie chez les personnes séropositives. Mais, à ce jour, personne ne guérit du sida. Même si les différents traitements bloquent l’évolution du virus dans l’organisme, il n’y a aucun traitement qui permet de l’éradiquer. Le virus se cache, et dès que le traitement est interrompu, le VIH apparaît à nouveau. Une donnée qui redonne tout son sens à la journée mondiale de la lutte contre le sida.