Stephane Lievens est supporter du RWDM (Racing White Daring Molenbeek) depuis l’âge de 7 ans. Après la faillite du club en 2002, il a décidé de réaliser un ouvrage sur le club que les supporters ont rapidement surnommé « La Bible du RWDM ». Rencontre avec ce supporter hors du commun.
Ce n’est pas un religieux, et pourtant, il a écrit la « Bible ». Stéphane Lievens, à 49 ans, est un inconditionnel du RWDM (Racing White Daring Molenbeek). Depuis 1973, il assiste à chaque match et a vu le club remporter le titre de Champion de Belgique en 1975.
Son ouvrage intitulé “Le RWDM vu par un supporter” retrace le parcours du club. « Avant la faillite en 2002, j’avais l’habitude de faire un petit compte-rendu de chaque match auquel j’assistais. C’était un véritable plaisir. Après la faillite, mon envie d’écrire n’a pas diminué pour autant. J’ai trouvé des archives détaillés dans Le Soir auxquels j’ai ajouté mes propres souvenirs. J’ai aussi contacté les anciens joueurs pour qu’ils m’envoient les coupures de journaux des matchs qu’ils avaient joués », détaille le passionné.
Il poursuit : « Les supporters appellent cela “La Bible” parce qu’il y’a tout dedans. Toutes les statistiques et les photos y sont. Cela m’a pris un an de travail. Malheureusement, nous n’avons pas su trouver d’éditeurs donc on a décidé de l’imprimer nous-même à 500 exemplaires qui ont tout de suite été vendus. » Une version gratuite a aussi été mise en ligne.
Une histoire de famille
Sa passion pour le club lui a été transmise par son grand-père, qui travaillait au club à l’époque où le RWDM portait le nom du Royal Racing White. « Mon grand-père était tout le temps au stade pour assister aux matchs. Il y a joué avec les équipes de jeunes aux côtés du célèbre Raymond Goethals. Tous les dimanches, lors des rencontres à domicile, il était au stade Oscar Bossaert, l’ancien nom du stade Edmond Machtens. Par la suite, il a travaillé au secrétariat du club. »
Comme son aïeul, Stéphane Lievens a lui aussi joué dans les équipes du RWDM dans sa jeunesse. « Dans les années septante, il y’avait beaucoup de jeunes au club. Malheureusement, ceux qui étaient moins bons étaient mis de côté. J’en faisais partie », se remémore-t-il.
« Nos joueurs étaient pétrifiés par l’ambiance dans le stade »
Comme tout habitué qui se respecte, Stéphane a ses repères au stade Edmond Machtens. « Au début, j’allais avec mon père dans ce qui était l’ancienne tribune 2, tout à fait sur la gauche du stade. C’était ce qu’on appelait la “vieille tribune”. Aujourd’hui, elle a été détruite. Ma place de prédilection est désormais au bloc A. J’y étais d’ailleurs lors de notre premier match depuis 2002. Nous avons perdu 1-0 face à Sterrebeek. Nos joueurs étaient paralysés par l’ambiance qui règnait aux abords du terrain. 4.000 supporters étaient présents, ils n’ont pas encore l’habitude qu’il y ait autant de monde. »
Parmi tous les matchs auxquels il a assisté, deux l’ont particulièrement marqué. « Mon plus beau souvenir en tant que supporter du RWDM reste incontestablement cette soirée de 1991 où l’on bat à la dernière minute le grand rival de l’époque qu’était le RSC Anderlecht, ici, au stade Edmond Machtens », se souvient-il, avec nostalgie. Et d’ajouter : « Il y a aussi ce match de 1993. Nous nous étions qualifiés pour les demi-finales de la Coupe de Belgique face à Anderlecht, encore eux. Nous avions fait 0-0 là-bas, au stade Constant Vanden Stock. À la maison, alors que nous menions deux buts à un, Anderlecht est venu égaliser à la dernière minute et le 2-2 fut synonyme d’élimination (les buts marqués à l’extérieur valant double, NDLR). Ce fut une terrible désillusion car nous aurions pu jouer la première finale de Coupe de Belgique de notre histoire. »
Aujourd’hui, Stéphane Lievens transmet le flambeau à son fils de 12 ans. La passion pour le RWDM continue à s’écrire sur le terrain comme dans les tribunes.
Merci génial!