Célébrée en grande pompe aux États-Unis, peu connue en Europe, Thanksgiving est la fête américaine par excellence. Pour certains expatriés américains à Bruxelles, impossible d’imaginer ce jeudi sans organiser ce fameux repas. D’autres décideront de rentrer chez eux ou devront tout bonnement passer à côté de ce rendez-vous annuel. Plongée au cœur de ce folklore « Made in USA », avec une touche noir-jaune-rouge…
Thanksgiving reste souvent associé, chez nous, à la fête de Noël pour son ambiance familiale et sa traditionnelle dinde. Cependant, cette célébration américaine se différencie complètement de la fête chrétienne. Alors que Noël honore la naissance de Jésus, Thanksgiving consiste à remercier Dieu pour les bonheurs apportés durant l’année. Signifiant “action de grâce” en français, le festin a lieu le quatrième jeudi de novembre et est attendue avec impatience par tous les Américains.
Pour la petite histoire…
Au XVIIe siècle, les Anglais débarquèrent aux États-Unis pour entamer une colonisation qui se révélera compliquée. Pour cette raison, une tribu américaine leur offrit de la nourriture, leur apprit à pêcher, chasser et cultiver du maïs. L’automne suivant, le gouverneur de la colonie anglaise, William Bradford, instaure l’action de grâce pendant trois jours pour célébrer cette première récolte. Autour d’un repas composé de dindes et de pigeons, le but des Anglais était de remercier les Américains pour l’aide apportée.
Pour Kelly, tradition oblige !
Pas de mois de novembre sans Thanksgiving : une habitude à laquelle Kelly tient. Cette expatriée américaine vit à Bruxelles avec sa famille. Mais cette année, elle fêtera cela avec ses amis habitant en Belgique. Un rendez-vous qui s’annonce multiculturel puisqu’elle y recevra des Américains, des Allemands, des Néerlandais, des Français et évidemment des Belges. « Nous sommes reconnaissants de les avoir en tant qu’amis », confesse-t-elle.
Kelly s’est vue obligée d’organiser l’événement dimanche, au lieu de jeudi. La raison ? En Belgique, contrairement aux États-Unis, le jour de Thanksgiving n’est pas férié. Elle ajoute : « Aux États-Unis, tu n’as pas à t’en faire pour trouver une date pour fêter Thanksgiving ». Pour Kelly et l’ensemble des Américains, cette journée est sacrée. Elle rassemble tout le monde autour de trois choses : « la dinde, le football américain et le fait de rendre grâce », peu importe la race, la nationalité ou la religion.
En ce qui concerne le menu, Kelly respecte la tradition jusqu’au bout en préparant la célèbre dinde farcie, accompagnée de purée de patates douces, de pain de maïs et de tarte au potiron. Cependant, difficile de retrouver les mêmes produits ici : « La nourriture est différente, tout comme les quantités… Et les dindes ». Venant du Michigan, elle n’a pas eu l’occasion de rentrer chez elle cet automne pour ramener ses ingrédients fétiches comme le potiron en conserve ou la farce toute faite : « Je dois tout préparer à partir de rien comme les pèlerins l’ont fait ».
Même loin de son pays, les souvenirs de cette fête demeurent impérissables : « Je me souviens que tout le monde prenait des petites bouchées de la farce qui sortait du four et ma grand-mère, la cheffe, se fâchait pour cette raison. Je me rappelle aussi avoir été si fière de ma famille, le jour de Thanksgiving, que j’ai voulu inviter un ami ou deux en plus à partager ce repas chaque année. Plus on est de fous, plus on rit. C’est ce que Thanksgiving signifie ».
Impossible d’abandonner cette coutume pour Shane
Shane ne vit à Bruxelles que depuis un mois. Samedi, il organisera un dîner de Thanksgiving avec la famille de son épouse parisienne. Cela ne le dépayse pas de le fêter ce jour-là : « Quand on est petit, la tradition veut que les grands-parents d’un côté de la famille l’organisent le jeudi et l’autre le samedi ». De plus et contrairement à Kelly, Shane réussit à trouver les produits nécessaires à son repas, en Belgique. Il cuisinera donc comme d’habitude : une dinde farcie, des haricots verts et de la purée.
« Ca a toujours été mes vacances favorites. Je pense que Thanksgiving est une raison pour se retrouver en famille », explique-t-il. Les souvenirs le prouvent. Originaire de Détroit, Shane supporte l’équipe de football américain Les Lions de Détroit jouant face au Cowboys de Dallas, lors d’un match traditionnellement disputé le jour de Thanksgiving. « C’est toujours chouette de regarder notre équipe en buvant des bières et en mangeant la dinde ».
Un Thanksgiving sans famille ? Difficile à envisager…
Bien que Kelly et Shane aient respecté la tradition jusqu’au bout en préparant un repas même en Belgique, d’autres Américains bruxellois ont décidé ou ont été contraints de laisser de côté leurs habitudes. C’est le cas d’Alex, étudiante en communication, qui n’avait pas le cœur à la fête. À plus de 7000 km de chez elle, cette habitante du Wisconsin a préféré se changer les idées en planifiant un week-end en Pologne. « Je pense que ce serait difficile pour moi de passer un Thanksgiving sans ma famille ».
Quant à Susan, une autre expatriée américaine et professeur dans une école européenne à Bruxelles, ne pas fêter Thanksgiving aux côtés de ses proches est inconcevable. C’est pourquoi elle a choisi de rentrer aux États-Unis afin de retrouver sa famille et les coutumes américaines qui lui sont si chères.
Où manger une “turkey” à la bruxelloise ?
Si vous manquez de bons plans pour fêter Thanksgiving cette année, pas de panique ! Que vous soyez Belges ou Américains, tout un tas d’événements sont organisés dans la capitale pour déguster un festin, comme si vous étiez au pays de l’Oncle Sam. Afin de plonger au cœur de la culture US, l’organisation chrétienne catholique « Vineyard Brussels » vous convie à une soirée de culte. Il vous suffira d’amener de la nourriture à partager pour un repas qui débutera à 17h, suivi d’un moment de prière à partir de 18h. Cet instant de communion aura lieu à Auderghem, le samedi 3 décembre. Dans un tout autre style et si vous désirez fêter cela le jour-même, l’Hard Rock Café de la Grand-Place propose une journée et soirée Thanksgiving, ce jeudi 24 novembre. Au menu : une soupe de potiron en entrée, la fameuse dinde en plat principal et en dessert, une tarte au potiron.
Et comme on dit à Brussels, « Happy Thanksgiving… une fois ! »